Mardi 25 septembre s'ouvre le procès en appel de l'ancien leader CGT de l'usine Continental de Clairoix Xavier Mathieu face à la firme allemande, au tribunal d'Amiens. Dix ans après la fermeture du site.
"Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là !" A la veille de son procès qui l'oppose à l'équipementier allemand Continental, l'ancien leader syndicaliste CGT Xavier Mathieu est plus que jamais déterminé à remporter son combat et le prouve en citant Victor Hugo (Les Châtiments, 1853).Ce mardi 25 septembre, s'ouvre au tribunal d'Amiens, le procès en appel du dernier des 1113 "Conti". Près de dix ans après la fermeture de l'usine Continental de Clairoix, dans l'Oise.
"Les 1112 autres ont obtenu gain de cause, il y a presque deux ans maintenant", explique l'ancien leader CGT. "Le tribunal a statué, il y a eu discrimination à mon encontre sans m'accorder la moindre indemnités, allez comprendre ! Et il n'y avait aucune raison économique à la fermeture de cette usine. La vraie justice aurait été que Continental soit condamné à payer les salaires des ouvriers jusqu'à leur retraite ou de leur trouver un boulot équivalent", poursuit très remonté l'homme reconverti en comédien depuis maintenant plusieurs années.
"Ils auront essayé de me mettre à genoux, mais qu'il se détrompent"
Et si Xavier Mathieu en a toujours gros sur le coeur malgré les années, c'est parce que, selon lui, "à peine plus de la moitié ont trouvé un travail aujourd'hui". Les lois ne sont pas faites pour les ouvriers. Et ce n'est pas la loi El khomri [loi Travail] et la loi Macron qui vont améliorer la situation bien au contraire...", s'énerve-t'il."Jusqu'au bout ils m'auront poursuivi essayant de me mettre à genoux, mais qu'ils se détrompent. Jusqu'au bout, ils m'auront rendu fier. Fier d'être resté debout face à mes boureaux !"
Dernier épisode d'un conflit vieux d'une décennie
Pour rappel, le 11 mars 2009, en pleine crise financière de 2008 et après quatre mois de conflits marqués par de nombreuses manifestations, rencontres et assemblées générales, l'usine Continental de Clairoix fermait ses portes. Une annonce retentissante avec comme conséquence 1120 personnes se retrouvant sans emploi.La colère des Conti avait alors été immédiate. Et la lutte éprouvante. Ce conflit entre les salariés de l'usine et l'entreprise connue pour ses pneumatiques avait été très médiatisées et représente l'une des plus importantes mobilisations ouvrières de cette dernière décennie.
En 2017, après huit ans de procédure, 184 ex-salariés avaient obtenu des indemnités allant de 30 000 à 200 000 euros.