Au mois d’avril ils partaient à l’aventure en voilier en direction de l’Arctique. Mercredi 25 août, les trois jeunes marins Théophile Schouller, Nicolas Marcillaud et Julien Poisson sont revenus de leur périple.
Il y a quelques mois, nous vous racontions leur grand projet d’aventure. En avril dernier, les trois jeunes marins, Théophile Schouller, Nicolas Marcillaud et Julien Poisson, ont embarqué depuis la baie de Somme à bord d'un voilier direction l'Arctique. Pour une expédition en totale autonomie.
Mercredi 25 août, après quatre mois en mer et après avoir remonté la mer de Norvège jusqu'à l'archipel du Svalbard, les trois skippers âgés de 26 à 29 ans sont revenus à Saint-Valery-sur-Somme aux alentours de 15 h.
"Nous sommes contents d’arriver après pas mal de jours en mer, nous sommes heureux de poser le pied à terre, d'être de retour au pays et de revoir nos proches", se réjouit Nicolas Marcillaud. Au total : 4 300 miles parcourus et 124 jours de voyage. Le défi est réussi.
Affronter le froid polaire et la glace
Sur leur voilier de 9 mètres carrés, le Baladin, ils ont vécu confinés dans des conditions climatiques difficiles. Mais Théophile Schouller, Nicolas Marcillaud et Julien Poisson avaient soif d’aventure et souhaitaient avant tout découvrir des zones inaccessibles à la voile, car bloquées dans la glace. Un vrai challenge et une grande première pour eux. "On utilisait le bois flotté que l’on ramassait au Svalbard. On avait installé un petit poêle à bois avec une petite cheminée qui nous permettait de nous réchauffer un peu", raconte Nicolas Marcillaud.
"Il y en avait un qui se mettait dehors pour barrer et les deux autres qui pouvaient dormir à l’intérieur pendant ce temps-là, continue Théophile Schouller, on se découvre au fur et à mesure du voyage avec un enthoutiasme extrêmement important sur le départ, puis ensuite il se passe des choses plus difficiles, comme on le savait. Mais on a toujours tendance à les minorer avant de partir."
Les trois hommes reviennent ainsi avec des souvenirs pleins la tête. "J’avais jamais trop navigué avant donc partir 4 mois sur un bateau de taille relativement réduite, on ressent bien la mer et le vent. Je garde en souvenir toutes ces émotions de navigation que j’ai eu et que je ne connaissais pas avant", raconte Théophile Schouller. "La première fois que l’on s’est retrouvé au milieu des plaques de banquise, c’était vraiment un moment très intense, un moment d’euphorie", continue Nicolas Marcillaud.
Je n’oublierai pas la première rencontre avec un ours blanc. Il est arrivé vers deux heures du matin, j’étais tout seul dans le cockpit, on était à 20 mètres de la côte, j’ai réveillé les autres qui sont sortis en caleçon !
Sur son compte Instagram, l’équipage a partagé des photos tout au long de son parcours. Julien Poisson, le vidéaste de l'équipe, est en charge de la réalisation d’un film retraçant leur aventure. "On aimerait raconter notre expérience, notamment les aspects de la vie quotidienne. Les récits marins, habituellement, on met l'accent sur les territoires explorés et sur les difficultés, mais peu sur l'aspect psychologique", indiquait Nicolas Marcillaud en février dernier.
Et maintenant ? "On a un peu de boulot sur le matériel, le bateau, le tri des images… Le trajet est terminé mais le projet n’est pas encore complètement clos", explique Nicolas Marcillaud. Mais le skipper espère prochainement repartir : "ça m’a donné envie de continuer à naviguer en Arctique et pourquoi pas tenter de faire tout le tour de l’océan Arctique à la voile".