Interpelé samedi 18 décembre 2021 au lendemain de l'enlèvement de son fils, Halim B sera jugé le 10 janvier prochain. Le procureur de la République de Béthune a requis son placement sous contrôle judiciaire.
Halim B a comparaitra devant le tribunal correctionnel le 10 janvier 2022. Déféré ce lundi 20 décembre devant le procureur de la République de Béthune, la procureure adjointe Virginie Valton lui a notifié sa convocation du chef de "soustraction d'enfant par ascendant des mains de la personne chargée de sa garde" (article 227-7 du code pénal).
Sur réquisitions du procureur de la République, le juge des libertés et de la détention a placé le père d'Hamza sous contrôle judiciaire.
Une décision qui fait suite à l'enquête déclenchée dans le cadre du plan "Alerte enlèvement". Halim B était, en effet, entendu ce matin à l'issue de sa garde à vue, trois jours après l'enlèvement de son fils près de Lens. Hamza, âgé de 12 ans avait été retrouvé sain et sauf samedi chez la sœur de son père, à Sallaumines, près de Lens.
Selon le communiqué du parquet de Béthune, il résulte des investigations que "des tensions sont apparues entre les parents, divorcés, concernant Hamza, âgé de 12 ans". Un conflit qui avait entraîné des dépôts de plaintes réciproques de la part des parents à compter de l'été 2021.
La parquet précise ainsi que "le 28 août 2021, Halim B et son fils avaient été empêchés par les autorités belges d'embarquer à destination des Emirats Arabes Unis, où la famille avait vécu par le passé et où le père s'était à nouveau établi". De son côté, la mère s'était opposée à la sortie du territoire de son fils.
Le 5 septembre dernier tout s'accélère. A l'issue de son droit de visite et d'hébergement, Halim B ne remet pas l'enfant à sa mère. Il reconnait auprès des policiers l'avoir gardé malgré les dispositions prévues à la convention de divorce, mais il refuse d'ouvrir aux forces de l'ordre qui s'étaient déplacés sur son lieu de résidence.
Halim B entame ensuite un parcours de trois mois d'errance à travers la France avec l'enfant.
Un père qui ne respecte pas les décisions de justice
Le 1er décembre 2021, le procureur de la République de Béthune décide du placement provisoire d'Hamza et saisit le juge des enfants. Halim B reçoit une convocation en vue d'une audience le 1er avril 2022 du chef de "non représentation d'enfant retenu pendant plus de 5 jours en un lieu inconnu de celui ayant droit de le réclamer".
Le 14 décembre 2021, le juge des enfants entend en audience Hamza, ses parents, et leurs avocats respectifs. A l'issue, considérant qu'il existait un danger pour la santé, la sécurité ou l'éducation de l'enfant (article 375 du code civil) le magistrat retient sa compétence et confirme son placement auprès d'une assistante maternelle. Le père dispose alors d'un droit de visite médiatisé à raison de deux fois par mois.
Contacté par son fils, Halim B se présente ce vendredi 17 décembre 2021, peu avant 20 heures, au domicile de l'assistante maternelle à Fouquières-lès-Lens. Il emmène son fils, sans violence. Toujours selon le parquet, "l'enquête permettait de confirmer qu'Halim B avait contacté l'éducatrice en charge du suivi de l'enfant, puis le commissariat, pour signaler la situation en invoquant avoir été autorisé à le garder."
Face au renouvèlement des faits, et au mépris d'une décision de justice, le parquet a précisé la nature des poursuites à l'encontre du père d'Hamza : il reste libre sous contrôle judiciaire, en attendant son procès.