Le président des Patriotes et ex-numéro deux du FN, Florian Philippot, a estimé dimanche lors du congrès fondateur de son parti à Arras que "la seule solution" pour la France était "de sortir de l'Union européenne" et que "les extrêmes (étaient) des impasses".
"Oui il nous faudra pour notre salut quitter l'Union européenne, faire le Frexit et non continuer à faire croire à nos compatriotes qu'on réformera l'Europe, qu'on pourra faire avec l'euro ou avec Schengen", a déclaré le jeune dirigeant politique, devant près de 500 militants. "Le patriotisme c'est l'avenir, le patriotisme c'est la paix, c'est l'unité, c'est l'occasion historique de réconcilier définitivement ce qui reste de la gauche et ce qui reste de la droite sur une seule idée, la France", selon M. Philippot.
"Les extrêmes sont des impasses. On croit à un moment à la mutation d'un parti et il suffit d'un échec pour que tout déraille et que les vieux démons, qu'on croyait éloignés, ressurgissent", a affirmé l'ancien conseiller de Marine Le Pen pendant la campagne présidentielle. Il a quitté la formation frontiste fin septembre.
Alors que M. Philippot veut une sortie immédiate de l'euro, le Front national a lui renoncé, après la présidentielle, à faire de cette idée sa priorité. "Soyons les bâtisseurs éclairés d'un avenir français ou le faible sera aidé, (...) l'excellence valorisée, la beauté encouragée, la culture transmise, les règles respectées et la santé protégée", a-t-il dit. "Nous porterons ce projet de Front populaire", a-t-il ajouté, en suggérant notamment de récupérer 500 milliards d'euros qui "s'évaporent dans l'évasion fiscale", de revaloriser le Smic et les retraites, d'utiliser plus fréquemment le référendum d'initiative populaire, et de retrouver une monnaie, le "franc".
Le FN "embourbé"
Florian Philippot a aussi souhaité parler de l'immigration "sans hystérie" mais a jugé que "l'immigration massive ne peut plus durer parce qu'elle assèche des régions entières". Il a défendu "un pacte avec les pays africains, ici la fermeté, et là-bas le soutien au développement". Il a plaidé pour déchoir de leur nationalité tout Français parti combattre "avec les terroristes islamistes".En matière institutionnelle, il a estimé qu'en "terre robespierrienne (le révolutionnaire Maximilien de Robespierre est né à Arras, NDLR) symboliquement il y a quelques têtes qui doivent rouler", plaidant pour la suppression du Sénat et l'élection de l'Assemblée à la proportionnelle. "L'antidote à cette profonde crise démocratique est la sincérité, c'est notre spécificité", a insisté le dirigeant du plus jeune parti de France, "quitte à faire des choix qui peuvent paraître audacieux, voire risqués".
Pour lui, En Marche est "de la grosse guimauve démocratique", le PS est "en bout de course", les Républicains "divisés comme jamais, (...) obligés d'en revenir à l'enfumage", et le FN "embourbé, pathétique", avec une "petite boutique qui se rediabolise" grâce à "papa" (Jean-Marie Le Pen).
Le promoteur britannique du Brexit, l'eurodéputé Nigel Farrage, a souhaité "bonne chance" (en français) à M. Philippot dans un message vidéo. "Ne doutez jamais", même s'il "faut être patients" car "les gens vous diront que c'est impossible", a prévenu le Britannique.