Dix mois après la condamnation en appel à Douai du papetier finlandais, ce dernier a commencé à indemniser les quelque 180 salariés de l'unité de production de Corbehem, licenciés depuis 8 ans.
Ce mercredi 19 octobre, l'audience au tribunal de commerce d'Arras avait pour but de savoir si le géant papetier finlandais allait payer les indemnités que la cour d'appel de Douai l'avait condamné à payer auprès de 186 salariés. Elle a été reportée au 16 novembre prochain.
Et pour cause... Le tribunal de commerce d'Arras a constaté que les indemnités de 30 000 à 60 000 euros, en fonction de l'âge et de l'ancienneté (1) ont commencé à être versées en début de semaine. L'audience pour vérifier que le papetier respecte sa condamnation a donc été reportée au 16 novembre.
Me Fiodor Rilov, avocat des ex-salariés, dont l'usine a fermé en 2014, cité par La Voix du Nord, estime que la multinationale "va finir par se soumettre aux décisions de justice".
Même si Stora Enso "traîne des pieds", a investi des "moyens considérables" avec parfois des arguments procéduriers "absurdes" et s'est pourvu en cassation.
Mais le pourvoi en cassation n'est pas suspensif du paiement des indemnités. Au contraire, selon l'avocat, pour aller en cassation, le jugement "solide" de la cour d'appel de Douai doit être appliqué et le paiement des indemnités versé.
En juin 2013, le groupe Stora Enso indiquait qu'il allait supprimer 2.500 emplois, principalement en Finlande (650 postes) et en Suède (750 postes) afin de répondre à la "faiblesse de l'économie européenne" et à "la mauvaise rentabilité" de la compagnie. Dans le reste de l'Europe, Stora Enso avait annoncé la suppression de 850 emplois au total et de 250 emplois, hors d'Europe.
La papeterie de Corbehem était spécialisée dans la fabrication de papier couché ou papier glacé, utilisé pour la fabrication de catalogues et dans la publicité. En 2020, FO annonçait que le charbon moins cher utilisé par d'autres usines, et l'érosion des ventes de magazines expliquaient notamment les difficultés de la papeterie de Corbehem. "Tout le monde va sur internet et sur les tablettes, il n'y a plus que le prospectus, fait avec du papier de qualité inférieure" à celle du papier produit à Corbehem, déplorait Jacques Olzowski (FO).
(1) De nombreux ex-salariés aujourd'hui en retraite ou travaillant ailleurs cumulent plus de 30 ans d'ancienneté chez Stora Enso Corbehem.