EPISODE 2. France 3 Nord Pas-de-Calais donne la parole aux champions de la région contraints, eux aussi, de mettre leur activité et leur passion entre parenthèses, en raison des mesures de confinement liées au coronavirus Covid-19. Après Milko Potisek samedi, c'est au tour du cycliste Adrien Petit.
Comme l’hirondelle, Adrien Petit attend chaque saison avec impatience le retour du printemps, synonyme pour lui des plus belles courses professionnelles, sur ces routes et ces pavés qu’il connaît si bien : Grand prix de Denain, A travers la Flandre, Grand prix de L’E3, 3 jours de La Panne … les classiques en Belgique et en point d’orgue : Paris-Roubaix, où le coureur cycliste de la formation Total-Direct Energie avait finit 15e l’an passé…
"C’est la période la plus importante de ma saison, les courses que j’affectionne, où je suis le plus opérationnel et où j’ai le plus d’aptitudes à aller chercher un résultat. Alors évidemment c’est frustrant… au début, quand les courses ont commencé à être annulées j’étais au fond du trou, écoeuré, maintenant je relativise". Et il se met à penser qu’il y aura peut -être encore un goût des routes du Nord avec les 4 Jours de Dunkerque, maintenus pour le moment, qui démarrent le 5 mai.
"Ma période la plus belle de l’année tombe à l’eau"
Sa chance du moment ? Le coureur cycliste de Total Direct-Energie a déménagé il y a peu de temps, et dans sa maison toute neuve nichée dans la campagne de l’Arrageois, il y a de l’aménagement qui l’attendait depuis plusieurs semaines.
"Pour l’instant je ne m’ennuie pas, je suis rentré de Paris-Nice, je me repose bien, je récupère, et même si bricoler n’est pas ma spécialité, je me lance ! Il y a pas mal de choses à faire : monter un dressing, accrocher un porte-manteau et terminer de peindre le mur du garage, les pots de peinture étaient là depuis deux mois, je vais pouvoir les ressortir !".
Ce confinement, il le vit en famille, avec sa petite fille de 11 mois et son épouse, qui vont profiter du coureur parti sur les routes la moitié de l’année, plus que d’habitude. Terminées les sorties à vélo, elles se font désormais à poussette, autour de la maison, dans la nature, sans croiser personne, l’avantage de son coin … "Jamais très loin pour respecter les consignes mais quotidiennes pour s’entretenir !".
Un premier pas pour maintenir sa condition physique, mais passer de centaines de kilomètres par semaine à plus rien … dur, dur... Quarante minutes sur le home trainer jeudi en reprise, du gainage, de la musculation, et un rapport envoyé tous les jours au staff qui suit l’entraînement de ses coureurs via la plateforme à distance…
Adrien ira aussi faire les courses pour ses parents qui ne vivent pas très loin, pour leur éviter un contact avec l’extérieur. "Je préfère qu’ils ne prennent aucun risque, j’avoue qu’il y a 3 semaines encore, on ne prenait pas conscience de l’ampleur du virus, je n’étais pas inquiet, mais maintenant, je me dis que mon envie de sport passe après la santé, tant pis pour les courses à vélo, tout le monde subit, il faut passer cette période galère".
Et pour le reste, "on s’appelle avec la famille en vidéo, pour qu’ils maintiennent le lien avec la petite".