Partons à Fressin, sur les pas du jeune Georges Bernanos, en visitant le village, lieu d'inspiration de l'auteur pour plusieurs de ses romans. Découvrons ensuite le jardin paisible de Maryse et Jean-Bernard avant terminer notre sortie au manoir Marceau de Vieil-Hesdin.
Aux confins de l'Artois et du Montreuillois se niche le petit village de Fressin. C'est dans cet écrin, entre bois sombres et vallées verdoyantes, que le futur écrivain Georges Bernanos, passe ses vacances. Retournons sur ces traces.
La maison d'enfance de Georges Bernanos à Fressin
C'est ici que l'écrivain Georges Bernanos, auteur notamment de Sous le soleil de Satan, a passé une partie de son enfance. Nous sommes en 1896, il a 8 ans et ses parents viennent d'y acheter une résidence secondaire.
La maison d'enfance de Georges Bernanos a été brûlée en novembre 1940 par les Allemands. Il ne reste aujourd'hui que le pigeonnier, le mur d'entrée et quelques éléments dans la maison.
C'est ici qu'il a passé une partie de sa jeunesse qu'il décrit dans ses romans, notamment dans Les Grands Cimetières sous la Lune qui a été écrit en 1938. Il parle de sa "vieille chère maison dans les arbres" et multiplie les références à son enfance.
L'inspiration du romancier à Fressin
L'office de tourisme du Haut pays d'Opale propose un parcours littéraire sur les pas de l'écrivain, dans son roman Sous le soleil de Satan, Georges Bernanos évoque une église qui ressemblait étrangement à l'église Saint-Martin de Fressin.
Selon, Caroline Guéret, chargée de mission patrimoine à l'Office de tourisme, Bernanos "ne cite pas l'église de Fressin, mais quand on lit les descriptions, on se rend compte que ça correspond à l'architecture de l'église de Fressin. (...) C'est une famille très catholique et donc il a passé beaucoup de temps ici. Il allait à la messe, il était très proche des prêtres, d'ailleurs, lui-même a hésité à entrer au séminaire."
Fervent catholique, mais aussi royaliste, le jeune Bernanos veut affirmer la conviction devant tout le village et c'est sur les vestiges du château féodal des Créquy qu'il s'exprime.
"Dans la tour principale du château de Fressin, on pense que ce serait en haut de cette tour qu'en 1911, le jeûne Georges Bernanos aurait planté le drapeau blanc, symbole de la royauté", suppose Caroline.
Homme libre anticonformiste, Bernanos écrira : "j'ai passé les meilleurs jours de mon enfance et de ma jeunesse à Fressin où j'ai plus ou moins fait vivre depuis, tous les personnages de mes romans."
Le jardin paisible de Maryse et Jean-Bernard
Depuis l'Office de tourisme de Fressin, il est possible de se rendre en calèche vers un havre de paix, ici Maryse et Jean-Bernard Scribot ont écrit leur histoire végétale à quatre mains.
Au Jardin paisible de Fressin, dans la vallée de la Planquette, de la mi-mai à mi-septembre, Maryse et son mari accueillent les visiteurs, quelle que soit la météo !
"Nous avons commencé les plantations il y a une quarantaine d'années, mon mari et moi-même, raconte Maryse. Ce n'était au départ qu'une prairie ici, une pâture sans plantation aucune. Donc c'est au fil des ans, après avoir bâti la maison que comme tout à chacun, nous avons planté des haies, des arbres pour avoir un petit peu d'ombre. Plus les années ont passé, plus on a grignoté la pelouse pour élargir les massifs de fleurs."
Le manoir Marceau de Vieil-Hesdin
À quelques kilomètres de là, dans le village de Vieil-Hesdin, une autre parenthèse hors du temps : le manoir Marceau, un ancien corps de garde du Moyen Âge devenu étude de notaire pendant un siècle.
Il y a trois ans, Émilie Delattre, maître verrier, est tombée sous le charme de ce lieu riche d'histoire. Elle a trouvé ici la parfaite alliance du patrimoine et des métiers d'art. "Le vitrail peut servir aussi de support pédagogique, explique-t-elle. On en a disposé pas mal dans le manoir et c'est vrai que lorsqu'on rentre dans une pièce, on évoque la partie historique, mais on raconte aussi l'histoire au travers des vitraux."
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Au XVIᵉ siècle, Vieil-Hesdin est une cité florissante, la troisième ville d'Artois, après Arras et Saint-Omer. Le manoir est le témoin de ce passé. "Il y a beaucoup de choses d'époque puisque le but est de laisser l'âme du lieu, explique Caroline Grymonpon, la présidente de l'association des "Amis du manoir Marceau". Tout a un vécu, le sol, les boiseries, etc. Tout est resté dans le style pour que les lieux restent tels qu'ils sont. Le but, c'est de les remettre aussi au maximum tels qu'ils étaient avant certaines transformations."
Le manoir Marceau est devenu un véritable lieu de vie entre stage de vitrail et séjour gastronomique.
Avec Valérie Dermersédian / FTV