Les deux agresseurs du député FN du Pas-de-Calais Ludovic Pajot comparaissaient ce mercredi 11 octobre au tribunal de Béthune, où ont eu lieu les faits. L'un d'entre eux sera rejugé en raison d'un vice de procédure.
L'un des auteurs de l'agression du député FN Ludovic Pajot samedi 7 octobre à Béthune a été condamné à 6 mois de prison avec sursis ce mercredi 11 par le tribunal correctionnel de la ville. L'autre prévenu quant à lui sera rejugé en raison d'un vice de procédure.
Le tribunal a pris en compte le fait que Julien R., 29 ans, ignorait la qualité de député de Ludovic Pajot au moment où il l'a agressé à la sortie d'un bar d'une manchette et d'une balayette, réagissant à un "sourire narquois" et un "mauvais regard" sous le coup de l'alcool. Il est toutefois allé au-delà des réquisitions du parquet qui avait demandé 5 mois avec sursis.
Vice de procédure
En revanche, il a fait droit à la demande en nullité de l'avocate d'Antoine B., 28 ans, qui soulevait une infraction dans le code de procédure pénale. Celui-ci avait avoué savoir que Ludovic Pajot (23 ans) était élu FN au moment où il lui avait donné un coup de pied dans les jambes et pourchassé, en vain, dans un bar.
"Il a vu sa garde à vue levée le 9 octobre, a reçu une convocation pour se présenter non pas libre devant le procureur, mais au commissariat le 11 octobre à 8 heures", a expliqué la présidente Sarah Hourtoule. "Le tribunal constate donc qu'il a été présenté au procureur de la République après avoir été présenté aux policiers et entravé", ce qui constitue une infraction à la procédure.
Je me suis demandé ce qu'un député faisait dans un bar
Dans les prochaines semaines, soit le parquet réinitialise la procédure en vue d'un nouveau procès, soit "on va faire une citation directe" pour s'assurer qu'il ait lieu, a prévenu Me Maxime Moulin, l'avocat de M. Pajot, lequel était présent à l'audience.
Durant le procès, Antoine B. avait expliqué avoir agressé Ludovic Pajot "parce qu'il fait partie du FN", et que "ces idées me répugnent". "Je me suis demandé ce qu'un député faisait dans un bar", a-t-il également ajouté.
Ce à quoi a répondu Me Moulin, ironique: "Pourquoi un député du Front national serait dans un café populaire? Peut-être qu'à l'entrée des bars on devrait mettre des pancartes 'Interdit aux chiens et aux députés FN'!".
Dimanche, Ludovic Pajot avait dénoncé avoir "soudainement été pris à partie par un groupe d'individus dont certains se revendiquant de l'extrême gauche antifa", tandis que Marine Le Pen a demandé la "dissolution de ces milices d'extrême gauche".
La notion de violences en réunion n'a pas été retenue par le parquet face à ces agressions séparées dans le temps et l'espace, et aucun des deux prévenus n'est membre d'une organisation antifasciste.