Le procès du père d’Hamza, cet adolescent pour qui une alerte enlèvement avait été déclenchée en décembre dernier, a été renvoyé ce lundi.
Le dossier semble plus complexe qu’il n’y parait. A la demande de plusieurs parties, le procès d’Halim B., le père du jeune Hamza, a donc été renvoyé au 14 mars prochain. L’homme devait comparaître au tribunal correctionnel de Béthune pour "soustraction d'enfant par ascendant des mains de la personne chargée de sa garde."
Une alerte non justifiée ?
Ce vendredi-là, le 17 décembre 2021, Halim B. avait néanmoins très vite prévenu la police qu’il venait de récupérer son fils auprès de la famille d’accueil où l’adolescent avait été placé, à Fouquières-lez-Lens. L’homme avait même déposé une main courante, indiquant précisément où Hamza se trouvait le soir même des faits. Pourtant, dès le lendemain matin, une alerte enlèvement avait été diffusée dans les médias. L’adolescent avait été retrouvé quelques heures plus tard sain et sauf.
"Hamza se sentait en danger"
Le rapport d’enquête que s’est procuré le Parisien fait aussi référence à un sms envoyé par l’adolescent à son père le priant de venir le chercher et menaçant de fuguer.
"Il se sentait en danger, il faut savoir que c’était sa troisième famille d’accueil en quinze jours, après un foyer. Donc quatre environnements différents en deux semaines", indiquait le père cet après-midi au tribunal correctionnel de Béthune où il devait comparaître libre.
Délibéré au 14 mars 2022
Son avocat pointe du doigt l’institution judiciaire : "Non seulement la machine s'emballe parce qu'elle dysfonctionne, mais elle est également dans le même temps incapable de reconnaître qu'elle a commis des erreurs". Pour Me Damien Legrand, il n’y aurait jamais dû y avoir d’alerte enlèvement : "Le fait d’avoir été exposé médiatiquement, d’avoir eu son visage longuement affiché sur toutes les télévisions de France, présenté comme un homme dangereux, susceptible de prendre la fuite avec son fils, bien sûr que ça lui préjudicie aujourd’hui".
Le père d’Hamza devra donc attendre le 14 mars pour se défendre. Il reste libre mais placé sous contrôle judiciaire. Il devra continuer à pointer trois fois par semaine au commissariat d’Hénin Beaumont et a interdiction de quitter le territoire.