Un homme comparaît ce lundi à Béthune pour l’enlèvement de son fils Hamza, 12 ans, il y a trois semaines. Le dispositif alerte enlèvement avait été déclenché pour le retrouver. Son avocat dénonce des dysfonctionnements.
Samedi 18 décembre 2021 au petit matin, l’alerte enlèvement est déclenchée. On recherche un garçon prénommé Hamza, âgé de 12 ans, habillé d’un pyjama gris. Son père est suspecté d’avoir repris son fils la veille au soir à la famille d’accueil où l’adolescent avait été placé, à Fouquières-lès-Lens dans le Pas-de-Calais. Hamza finira par être retrouvé sain et sauf, samedi dans la matinée, chez la sœur de son père à Sallaumines.
Les parents de l’adolescent étaient en effet en conflit sur la question de sa garde, depuis leur divorce, donnant lieu au dépôt de plusieurs plaintes réciproques selon le Parquet.
Fin août, Halim B. avait tenté d’embarquer avec son fils pour les Émirats arabes unis où il s’était établi. Début septembre, il récidive en ne remettant pas l’enfant à sa mère après un droit de visite et d’hébergement. "Il avait ensuite entamé un parcours de trois mois d'errance à travers la France avec l'enfant" selon le procureur de la République de Béthune. C'est cette situation qui avait provoqué le placement provisoire d'Hamza dans une famille d’accueil.
Une alerte non justifiée ?
Mais le jeune Hamza ne semblait pas bien vivre ce placement à l’écart de ses parents. C’est en tout cas ce que laisse entendre ce SMS envoyé par l’adolescent à son père ce vendredi-là, révélé par le rapport d’enquête de la police judiciaire que s’est procuré Le Parisien.
Dans ce message, l’adolescent supplie son père de venir le chercher et menace de fuguer. Le père s’exécute et fait la démarche de prévenir immédiatement le commissariat de police de Lens par téléphone.
Selon l’avocat du père, Me Damien Legrand, il n’y avait pas lieu de déclencher l’alerte enlèvement. Dans la soirée, le père s’était aussi rendu au commissariat pour y déposer une main courante. Il avait indiqué aux policiers où se trouvait précisément l’adolescent. Mais l’alerte enlèvement sera bien déclenchée dès le lendemain matin.
Pour l’avocat, "non seulement la machine s'emballe parce qu'elle dysfonctionne, mais elle est également dans le même temps incapable de reconnaître qu'elle a commis des erreurs".
Le père d’Hamza, laissé libre, doit donc comparaître ce lundi pour "soustraction d'enfant par ascendant des mains de la personne chargée de sa garde." Il risque jusqu’à 1 an de prison et 15 000 euros d’amende.