Depuis plusieurs années, l'association ELCS "Elus locaux contre le Sida" appelle les municipalités à se mobiliser. Ce dimanche 9 octobre, son président a annoncé que la ville de Béthune a refusé d'y adhérer. De son côté, la municipalité explique ne pas vouloir privilégier une cause plus qu'une autre.
"Je suis natif et je viens régulièrement à Béthune. Je suis un militant de longue date alors j'ai proposé à la ville d'adhérer à l'association 'Elus Locaux contre le Sida' et j'ai reçu un 'non' en réponse. Je trouve ça triste et incompréhensible", explique Jean-Luc Romero-Michel, fondateur de l'association ELCS.
Celui qui est aussi adjoint à la mairie de Paris chargé des droits humains, de l’intégration et de la lutte contre les discriminations. a alors partagé sa déception, sur les réseaux sociaux.
Si la ville adhère à l'association, différentes actions peuvent lui être fournies : expositions, conférences, cinés-débats… "On propose quelque chose clé en main et j'aurais aimé pouvoir faire ça à Béthune."
Jean-Luc Romero-Michel appelle également la municipalité à soutenir la prévention.
Mettre un ruban rouge devant la mairie le 1er décembre [journée mondiale de lutte contre le sida, ndlr], faire des appels aux tests sur les bulletins municipaux, que les élus aillent se faire dépister… Ce sont des gestes forts, les personnes les voient et cela donne de la force pour faire tomber les tabous.
Jean-Luc Romero-Michel, président d’Elus locaux contre le sida (ELCS).
La mairie de Béthune se défend
Olivier Gacquerre, maire UDI de Béthune, s'est exprimé à son tour sur les réseaux sociaux, affirmant soutenir la cause. L'édile, également Président de la Communauté d'Agglomération Béthune-Bruay explique par ailleurs les raisons de ce refus :
Le bureau municipal a considéré que nous ne pourrions pas relayer les actions proposées par l'association par manque de moyens humains et car il s'agit d'une compétence régionale et étatique. Nous n'avons pas de service suffisamment dimensionné en mairie.
Olivier Gacquerre, maire de Béthune.
Contacté, l'élu précise : "Nous, les élus locaux, sommes souvent interpellés pour porter un bon nombre de politiques publiques, notamment liées à la santé. Aujourd'hui, nous avons les moyens que nous avons. C'est compliqué de porter un thème en particulier."
Selon Santé Publique France, 25 000 personnes ignorent leur séropositivité.