Une maison de Leforest dans le Pas-de-Calais se fissure tellement qu'elle est devenu inhabitable...
Une famille de Leforest (Pas-de-Calais) a dit jeudi sa "détresse" d'être contrainte de quitter sa maison après la publication d'un arrêté municipal, en raison du risque d'effondrement lié à la sécheresse. La maison peut s'effondrer à tout moment. "On entend le carrelage sauter, la charpente travailler tous les soirs...", explique M. Croci.
La famille est dans les cartons. Le déménagement est imminent. "C'est dur de se dire que dans deux jours, on fermera la porte définitivement. Alors que c'est notre chez nous. On va tout perdre...", pleure son épouse.
"Nous sommes révoltés"
"Nous sommes révoltés", confie également Dorine Croci, propriétaire depuis 2013 de cette maison où sont apparues de multiples fissures sur les murs et les sols. "En deux ans, la maison s'est dégradée à une vitesse folle", a ajouté cette enseignante de 42 ans, confirmant une information de La Voix du Nord.
La maison a été construite en 1990 sur un sol très argileux qui durcit lorsqu'il manque d'eau, provoquant des gonflements qui affectent les fondations.
Afin de faire jouer les assurances, la municipalité a adressé en 2018 à l'Etat une demande de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle, qui a été rejetée. "On n'a aucune explication, c'est la loterie", a déploré Mme Croci.
Péril imminent
La mairie a renouvelé la demande en 2019 mais mi-septembre, le rapport d'un expert missionné par le tribunal administratif a conduit le maire Christian Musial (divers gauche) à signer le 1er octobre un arrêté de péril imminent, obligeant Mme Croci, son compagnon et leur fils de 11 ans à quitter les lieux.
"Malheureusement, je n'avais pas le choix. A partir du moment où j'avais connaissance du risque, j'en étais responsable", a expliqué M. Musial, se disant "désolé de ce qui leur arrive". "Ils sont situés sur la zone la plus sensible, avec un aléa fort", a-t-il ajouté. La famille doit déménager samedi dans un logement dont elle paiera le loyer, tout en continuant de rembourser le crédit d'une maison "qui risque de s'effondrer". Mais elle garde l'espoir de voir sa demande aboutir en 2019, seul recours possible.
Une cagnotte de soutien a été lancée sur internet. "N'hésitez pas à partager notre histoire : la solidarité est notre seul espoir à ce jour. Encore mille mercis", peut-on lire sur Leetchi.
Aidez-nous à sauver notre maison - Leetchi.com
Des nouvelles de notre histoire de fou. Pour le moment, la banque nous propose de geler uniquement un mois de crédit (pas avant deux mois le temps de faire le nécessaire). Or, nous devrons bientôt payer un deuxième loyer environ 700 euros courant octobre.
Plusieurs maisons du Nord et du Pas-de-Calais ont été touchées par des dommages similaires à la suite des période de sécheresse estivale de 2017 et 2018. En 2018, quelque 75 communes du Nord ont demandé d'être reconnues en état de catastrophe naturelle mais seules une vingtaine ont obtenu gain de cause.