Léon Marchand, ses cinq médailles olympiques et sa gloire planétaire ont poussé petits et grands à se jeter à l’eau. À Boulogne sur Mer, le club historique voit ses demandes d'adhésion grimper en flèche et a même recruté pour faire face à cet afflux inédit.
Depuis début septembre, le Swimming club de Boulogne-sur-Mer a vu ses inscriptions bondir de 40% dans toutes les disciplines. Attirés par l'aura des médailles olympiques tricolores, de nombreux novices ont poussé la porte de la piscine. L’association a considérablement élargi son public.
“Dans le groupe des 4-6 ans, on a 22 nouveaux inscrits sur un groupe de 30, c’est phénoménal !” se réjouit Jean-Paul Vidor, le président du club. Conséquence : la plupart des cours affichent complet. Une affluence record anticipée par l’association qui a recruté deux nouveaux maîtres nageurs durant l’été.
Dans les bassins boulonnais, l’effet Léon Marchand sur les jeunes générations se mesure à la valse des bonnets qui fendent l’eau de la piscine de Nausicaà le mercredi, de 9h du matin au coucher du soleil. Des jeunes nageurs qui rêvent déjà pour certains d'or olympique, comme Jules, 12 ans, qui pratique la natation depuis 5 ans et a déjà un plan de carrière, calqué sur celui du Toulousain : “Quand j’ai vu Léon Marchand à la télévision, ça m'a donné envie d’aller aux JO. Dans quatre ans, je n’aurais pas encore le niveau, il faut d’abord que je passe le bac et que j’aille m’entraîner aux États-Unis. Dans huit ans, c'est bon.”
Un attrait pour la compétition et la performance qui enthousiasme les éducateurs du club mais qu’ils sont obligés de tempérer : “Il faut savoir que pour gagner une ou deux secondes au chronomètre sur 1 400 mètres, c'est six mois de travail donc c’est une immense charge de travail.” explique Victor Six, l’un des entraîneurs du club.
Un engouement à faire perdurer
Depuis le bord de son bassin, l'éducateur donne ses consignes. Son but : essayer de faire fructifier cet engouement pour son sport et donc faire rester les nouveaux arrivants.
“L'entraînement pur et dur, c'est pas rigolo : on échange peu, on est 1h30 tout seul dans l’eau, donc il faut apporter quelque chose de ludique. Notre but en tant qu'encadrants, c’est de réussir à les accrocher, on ne peut pas se contenter de leur faire enchaîner des longueurs toute l’année”, ajoute l'éducateur sportif.
Des nouveaux nageurs de 4 à 70 ans
Ce qui a le plus surpris les salariés et bénévoles du club de natation, c’est le nombre d’adultes venus, eux aussi, s’inscrire à des cours de natation. Un nouveau créneau dédié leur a donc été ouvert le mardi soir.
“On ne se doutait pas que des adultes, parents d’enfants inscrits ou d’anciens nageurs voulaient se mettre à la natation”, s’étonne le président du club boulonnais. La plupart sont là pour garder la forme, mais une vingtaine vise la compétition sénior.
Un effet JO au-delà de l'effet Marchand
Au-delà des résultats, les jeux olympiques ont surtout apporté un coup de projecteur sur les bassins, toutes disciplines confondues. Le swimming club boulonnais a, par exemple, vu son nombre d’inscriptions bondir de 50% en natation synchronisée.
Malgré une prestation ovationnée par le public, les nageuses françaises avaient pourtant échoué au pied du podium en équipe en juillet dernier. Les nouvelles recrues boulonnaises tenteront peut-être un jour, elles aussi, de décrocher une médaille.