Inondations dans le Pas-de-Calais. Une imprimerie en grande difficulté un an après les dommages qu'elle a subis

Une mobilisation des salariés de la SIB a eu lieu ce lundi 16 décembre 2024. L’imprimerie boulonnaise placée en redressement judiciaire depuis le 7 novembre 2024, devrait se séparer de 80 de ses 135 salariés pour espérer repartir.

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À l’appel de la CGT, une centaine de personnes s’était rassemblée ce lundi 16 décembre 2024 à la mi-journée, devant le site de la SIB à Saint-Léonard, alors qu’une réunion du CSE se tenait au même moment. Selon Christelle Prudhomme, déléguée CGT de l’entreprise : "Les négociations n’avancent pas." Point d’achoppement : le montant de la prime de départ de l’administrateur, 4000 euros contre 10 000 euros réclamés par les salariés.

Plus de la moitié de l'effectif menacé

En novembre 2023, à trois reprises, les ateliers de l’imprimerie sont victimes de graves inondations, conséquence de pluies diluviennes qui avaient entraîné la crue de la rivière la Liane. Une catastrophe naturelle et industrielle. L’ensemble du parc machines contenant plusieurs rotatives, tous les équipements électroniques sont hors d’usage. Tous les stocks de papier, les encours et les produits finis sont détruits.1 an après, 3 des 4 rotatives n’ont jamais redémarré et 60 salariés ont dû être placés en chômage partiel. Uniquement 30 % de l’activité a pu reprendre. Des inondations qui ont mis à genoux une imprimerie déjà amoindrie.

Tony Amart, receveur rotative depuis 25 ans, déplore : "Entre le Covid, l’augmentation du prix du papier avec la guerre en Ukraine, Leclerc qui a arrêté de faire des prospectus, les inondations ont fini de nous achever."

En un an, le chiffre d’affaires de 2023, 30 millions d’Euros a été divisé par 2. Alors Marc Leroy, le dirigeant de la SIB a décidé de faire un choix, celui de se lancer sur de nouveaux marchés, produire moins de prospectus et plus d’étiquettes et d’emballages. Une grande partie des investissements sera consacrée à la protection des bâtiments pour éviter d’autres catastrophes.

Mais cette réorientation nécessite un coût humain, celui d’une réorganisation des effectifs.

"En faisant appel au volontariat et en anticipant les départs à la retraite, nous devrions diviser par deux nos effectifs. Nous mettons des moyens importants dans l’accompagnement des départs et dans la formation des salariés. Une telle réorganisation ne peut se faire qu’en misant sur la polyvalence des compétences. "

Mais dans la soirée, la tension est montée d’un cran. Depuis 18 h, les salariés occupent le site de la SIB pour se faire entendre et obtenir une prime de 10 000 euros.

Marc Leroy a conscience de leur désarroi : "Je les comprends. La plupart sont au chômage depuis 1 an. Mais cette restructuration est inévitable. Je voudrais bien leur donner cette prime. Mais nous sommes dans un cadre légal avec le redressement judiciaire. La décision dépend de l’administrateur judiciaire. Le plan social prévoit un peu moins de 80 licenciements sur un effectif total de 135 salariés."

 

 

 

 

 

 

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