Depuis ce lundi, le festival "Pint of Science" permet de s'initier à la science hors des laboratoires dans un cadre convivial, autour d'un verre.
Ils ont soif ... d'apprendre la science. Dans un bar de la vieille ville de Boulogne-sur-Mer, Laurent Seuront, directeur de recherche au CNRS en laboratoire d'Océanologie et de Géosciences, plutôt habitué aux grands amphithéâtres donne le ton : "Saviez-vous que les premiers utilisateurs du plastique, au sens matériau polymérisé du terme, étaient nos ancêtres du Néenderthal ? Ils utilisaient des écorces de bouleau pour faire une sorte de colle avec laquelle ils assemblaient leurs pointes de flèches !"
Face à lui, une assistance tout ouïe composée de jeunes étudiants, attablés autour d'un verre. C'est cela le festival "Pint of Science", des rencontres conviviales où l'on parle de choses sérieuses dans un environnement sympathique. Au programme de la soirée : l'impact du plastique sur notre planète ou la biodiversité des fonds marins.
Quand la science s'invite au bar
Réussir à vulgariser la science, c'est l'essence de ce festival créé en 2013 par deux chercheurs londoniens qui ont eu l'idée de faire venir la science directement dans les pubs ! Dix ans plus tard, le festival est devenu international. Vingt-six pays dans le monde y participent. En France, il se déroule jusqu'au 24 mai dans cinquante villes dont Boulogne-sur-Mer.
Dans la salle de la Cave de Monsieur Guy à Boulogne-sur-Mer, Laurent Seuront poursuit sa conférence sur les plastiques et leurs effets néfastes sur l'environnement. "Ça permet de sortir du laboratoire, d'aller vers les gens et d'expliquer la pertinence de ce que l'on fait. Car on est dans nos tours d'ivoire, il se passe des choses dont le public n'a pas du tout la notion, alors l'idée c'est d'expliquer de manière simple la manière dont on travaille.Il faut trouver les mots justes, éviter les termes trop techniques."
Ce soir-là, dans le public, Isabelle, néophyte :" Je suis venue par curiosité : de savoir que c'était des gens du CNRS qui venaient dans un bar, je me devais d'y être. On vit au bord de la mer, alors les océans, ça nous intéresse."
"C'est ce que l'on sera amené à faire plus tard", s'enthousiasme Emma, étudiante à la Sorbonne. "C'est important de mobiliser le public et lui faire connaitre ce que l'on fait. Il faut le partager pour que les gens aient conscience que ce sont des enjeux essentiels."
Ce soir, le festival se poursuit à la Brasserie Chromatique, boulevard de la Liane à Boulogne-sur-Mer. Le public aura les yeux rivés vers le ciel, on y parlera satellite ou comment les images satellites nous éclairent sur les paysages de l'archipel de Kerguelen et la qualité des eaux côtières en Europe et en Chine. La dernière soirée se déroulera au Troll de la Côte, 95 Grande Rue à Boulogne-sur-Mer. Elle aura pour thème la science parasati-entomo-légale, en clair comment les parasites (mouches, vers) permettent de dater les morts.