L’art s’invite à Boulogne-sur-Mer avec la 9ᵉ édition du festival Street Art

Jusqu'au 31 août, Boulogne-sur-Mer se transforme en immense atelier d’artiste à ciel ouvert. La neuvième édition du festival de street-art vient de démarrer. Cette année, treize artistes de nationalités différentes vont enrichir la collection des 70 fresques déjà visibles.

Juché dans une nacelle à dix mètres de haut, Mohamed L’Ghacham trace au pinceau les contours d’un immense oiseau sur la façade d’une maison, rue Cazin, dans le centre de Boulogne-sur-Mer. C’est la deuxième fois que cet artiste hispano-marocain participe à ce festival. Pour lui, c’est un véritable honneur que de revenir ici. "Je travaille dans les villes du monde entier, mais ici l’ambiance est particulière. Il y a une proximité avec les habitants que je ne retrouve nulle part ailleurs. Les gens viennent me voir, me parler". 

En 2022, il avait déjà fait parler ses pinceaux sur les murs du club de l’aviron boulonnais en peignant des scènes de la vie quotidienne, comme des vignettes d’une bande dessinée.

Pour l'édition 2024 du festival de street art, il a décidé de créer une nature morte avec au centre un oiseau blanc. "J’ai volontairement évité de représenter précisément des personnages, car je veux que chacun se retrouve dans mon œuvre. Ce travail n'est pas un dialogue entre la fresque et moi, mais un dialogue entre la fresque et la population de Boulogne-sur-Mer. Cette fois-ci, j'ai représenté des objets qui ont une symbolique forte : des fruits, une flûte, un oiseau. Pour moi, l'oiseau blanc est le symbole le plus puissant au monde car il représente la paix, de la liberté."

J'essaie de transformer l'espace sans le dénaturer.

Mohamed L'Ghacham

"Je respecte l'atmosphère du lieu et ses habitants. J'ai intégré les couleurs des bâtiments environnants dans mon œuvre parce que j'essaie de transformer l'espace sans le dénaturer. Mon travail est tout le contraire d’une publicité qui choque avec des couleurs agressives, je le compare plutôt à une douce musique d’ambiance."

13 nouveaux artistes pour le musée en plein air

Jusqu’au 31 août, treize artistes internationaux vont se succéder pour réaliser leurs œuvres monumentales dans la ville. "À Boulogne-sur-Mer, il y a 2000 ans d’histoire marquée par le passage de différentes nationalités, il est donc normal que le festival de street-art, en invitant des artistes du monde entier, y fasse référence", souligne Amziane Abid, le directeur artistique du festival.

"Je ne veux pas que ces fresques ne soient que de la décoration. La ville se transforme en immense musée en plein air. Différents styles et courants artistiques sont représentés". Des œuvres figuratives, abstraites, des trompe-l’œil. Cette année, les artistes travaillent plus au pinceau et moins à l’aérosol. "C’est mieux pour l’environnement et les peintures tiennent plus longtemps."

Quelques rues plus loin, sur la façade d’un hôtel boulevard Daunou, le peintre russe Sshoozy crée un trompe-l’œil, sa signature artistique. Illusion d’optique, effets de lumières et de volumes : les fenêtres de l’établissement semblent se gondoler et danser.

Sur les bords de la Liane, boulevard Chanzy, Rouge Hartley s’est inspirée de la proximité de l’eau pour créer un immense tableau autour du thème de Narcisse, de la force des sentiments. Une embrassade de deux personnages féminins qui s’entraînent dans l’eau. "Il y a aussi cette notion d’aller au fond des choses. N’ayons pas peur d’aller sous la surface et vers le bas". Dans sa fresque, les personnages, s’immergent, se mêlent l’un à l’autre, se dissolvent.

Un autre regard sur la ville

D'ici le 31 août, près de quatre-vingts fresques seront visibles dans l'espace public. Tous les samedis à 16h, l'office de tourisme de Boulogne-sur-Mer propose des visites guidées pour découvrir ces œuvres. Un parcours d'une heure trente pour poser un autre regard sur la ville.