Au Portel, la société InnoVent installe une nouvelle éolienne géante pour remplacer les 4 autres "petites" de la digue Carnot qui fonctionnent depuis 20 ans. Dernière étape d’un chantier exceptionnel au cœur du gigantisme.
Elle mesure 167 mètres de haut, c’est la première de ce type en France. D’une puissance de 3,8 Mégawatts, elle va remplacer les 4 « petites » éoliennes de 750 kilowatts chacune, qui étaient installées depuis 2001 sur la digue Carnot, au Portel.
Sur le chantier, deux grues pour le montage de cette énorme machine. Nécessaire pour soulever les différentes pièces de ce gigantesque puzzle. Une structure métallique à trois pieds sur laquelle repose un mât supportant le moteur : une génératrice fixée à son sommet d’environ 100 tonnes et 4 pales de 63 mètres de long chacune, pour produire de l'énergie.
Un chantier de la démesure comme nous le montrent ces images de drone fournies par le constructeur.
Son propriétaire, la société InnoVent basée à Villeneuve d’Ascq, l’a positionnée sur le quai de l’Europe, en retrait de 700 mètres par rapport aux autres éoliennes existantes. "Elle y sera mieux protégée de la mer. Car le sel de l’air marin avait commencé à attaquer les 4 autres éoliennes, qui devenaient obsolètes" précise Melvin Oloufémi Olowo, ingénieur. On se souvient qu'en 2004, une des "petites" éoliennes était tombée lors d'une tempête.
Cette éolienne est de fabrication européenne. La structure sur laquelle, elle repose, a été créée par une entreprise espagnole, l’éolienne par une société allemande et le levage est opéré par une entreprise Franco-belge.
La société Innovent conçoit les projets, les réalise, les finance et les exploite. Un investissement ici, à Boulogne-sur-Mer, de quatre millions d’euros pour Innovent qui a fait appel à du financement participatif sur une plateforme française.
"C’est une véritable innovation" se félicite Grégoire Verhaeghe, patron d’InnoVent. "Cette éolienne repose sur trois pieds. Elle nécessite donc moins de béton pour son ancrage dans le sol. Une éolienne classique à besoin, elle, d’une piscine de béton pour ses fondations."
"En 40 ans, nous sommes passés de machines avec des pales de 9 mètres à des pales de 63 mètres. Nous sommes à 7 fois plus de surface balayée avec cette éolienne qu’il y a 20 ans ! Elle se met face au vent de façon naturelle, elle s’adapte à la force du vent et nécessite moins d’entretien."
Un modèle unique en Europe et la deuxième plus grande dans le monde après celle installée au Maroc, assure le directeur, "avec elle, on est parti pour au moins 40 ans de production. Elle est la première d’une longue série, je l’espère."
L’électricité produite va intégrer le réseau Enedis, pour alimenter les activités du port et le sémaphore de Boulogne-sur-Mer. Sa production pourrait débuter en décembre.