Napoléon : quand l'Empereur voulait envahir l'Angleterre, dix dates autour du camp de Boulogne entre 1803 et 1805

L'histoire du dimanche - Sa silouhette se découpe dans le ciel de Wimille. Mais savez-vous pourquoi la statue de l'empereur Bonaparte trône au sommet de la colonne de la Gande Armée ? A l'occasion de la sortie, controversée sur le plan de la vérité historique, du film "Napoléon" de Ridley Scott, revenons sur le Camp de Boulogne, en compagnie de Daniel Vasseur, délégué Hauts-de-France du Centre d'Etudes Napoléoniennes.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

De 1803 à 1805, Napoléon masse ses troupes sur les littoraux de la Manche et de la Mer du Nord et crée ce qu'on appelle le Camp de Boulogne, avec la ferme intention d'envahir l'Angleterre. Il changera finalement son fusil d'épaule pour partir à l'est et triompher contre l'Autriche et la Russie, alliés de l'Angleterre, à Austerlitz. 

Avant le camp de Boulogne

1801. Après la campagne d'Egypte, Bonaparte, premier consul, crée une flottille à Boulogne-sur-Mer. L'amiral Latouche-Tréville est nommé à sa tête. "Après la Révolution française, la France véhiculait, pour les Anglais, une image dangereuse pour leur monarchie. Et en quelques années, il y a eu 7 coalitions formées contre la France, toutes financées par les Anglais", contextualise Daniel Vasseur. C’est dans ce cadre que l'amiral anglais Nelson attaque les 3 et 4 août 1801 et les 16 - 17 août de la même année, le port de Boulogne-sur-Mer.

Les bateaux français, disposés en quinconce, pour se défendre les uns les autres, permettent de repousser les deux tentatives anglaises. C'est même un cuisant échec (200 hommes morts) pour l'amiral Nelson qui conduit les Anglais à opter pour la voie de la paix, débouchant sur le traité d'Amiens.

1802. Ce dernier est signé le 27 mars 1802, dans la capitale picarde. "Mais les Anglais ne le respectent pas, des bateaux français sont régulièrement arraisonnés, coulés et l'Angleterre participe à la formation de coalitions contre la France", si bien que le traité est rompu le 18 mars 1803.

Le camp de Boulogne-sur-Mer

1803. Deux grands camps (de gauche et de droite) correspondant à deux emplacements au sud et au nord de la ville de Boulogne-sur-Mer sont créés avec dans un premier temps 15 000 hommes dans chacun de ces camps. Le bassin (aujourd'hui appelé Napoléon) est construit dans le port de Boulogne-sur-Mer. De Cherbourg au Pays-Bas, 2 200 bateaux sont construits. On estime que 200 000 soldats se massent sur les côtes de la Manche et de la Mer du Nord.

Alors, le Château de Pont-de-Briques (qui se visite lors des journées du patrimoine à Saint-Léonard) accueille Bonaparte durant cette période qui se situe entre 1803 et 1805. "300 courriers, 1 200 décrets, 8 conseils des ministres sont tenus en ce lieu. Des pans entiers du code pénal, du code civil, sont ici écrits et validés et où Napoléon - empereur depuis le 2 décembre 1804 - imaginera en partie la bataille d'Austerlitz (en actuelle République tchèque)", assure Daniel Vasseur.

1804. Remise de la légion d'honneur dans le vallon de Terlincthun, espèce de cirque naturel, qui permet d'accueillir les troupes du futur empereur. Des dizaines de milliers de soldats sont présentes. La cérémonie qui se passe le 16 août dure sept heures pendant lesquelles 2000 soldats et civils sont décorés. De nos jours, chaque année, des légionnaires viennent après les vacances d'été, poser une gerbe à cet endroit.

1805. Le 2 janvier, Napoléon écrit à George III pour proposer la paix. "Non", répond la couronne d'Angleterre. Les plans de batailles échafaudés en amont sont prêts. L'un d'eux doit attirer la flotte ennemie vers les Antilles grâce au déplacement des navires français basés en Méditerranée de l'autre côté de l'Atlantique. Mais l'amiral Villeneuve tarde à effectuer ce mouvement. Et à l'est, l'Autriche et la Russie, alliées de l'Angleterre se font menaçantes. Pour les contrer, Napoléon fait volte-face, tourne le dos à l'Angleterre (comme la colonne de la Grande Armée à Wimille) et part avec ses troupes pour triompher à Austerlitz, le 2 décembre.

Après le camp de Boulogne 

Selon Daniel Vasseur, l'histoire entre Napoléon et Boulogne ne s'arrête pas complètement à 1805. Le 16 mai 1810, Napoléon est au Palais impérial de Boulogne (face à l'actuelle mairie) en compagnie de Marie Louise d'Autriche avec qui il s'est marié un peu plus d'un mois plus tôt. Et, selon notre interlocuteur, ce serait le 21 septembre 1811 que Napoléon prit conscience qu'il n'envahirait jamais l'Angleterre après l'attaque d'une prame (barge de débarquement) entraînant la mise à l'abri de bateaux dans le port de Boulogne.

Après la défaite de Waterloo, le 18 juin 1815, Napoléon abdiquera quatre jours plus tard à Paris. Il meurt sur l'île de Sainte-Hélène, à 51 ans, en 1821. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information