La cour d'assises des mineurs de Saint-Omer a rendu sa décision le 29 janvier 2025 : l'homme accusé d'avoir porté le coup fatal au visage de Jérôme Warmel en 2017 à Boulogne-sur-Mer est acquitté. Les proches de la victime, qui attendaient cette décision depuis sept ans, "sont révoltés" d'après l'avocat de la partie civile.
Il était jugé par la cour d'assises des mineurs de Saint-Omer pour violence volontaire ayant entraîné la mort de Jérôme Warmel sans intention de la donner. Il a finalement été acquitté le 29 janvier 2025.
Au lendemain de cette décision, Me Rangeon, avocat de la partie civile peine à réaliser ce qu'il s'est passé. "C'est un coup de massue", admet-il. "Ce qu'il y a de plus terrible, en dehors de l'acquittement, c'est qu'il n'y a pas de réponse au décès de M. Warmel, la famille n'a pas d'explications".
Agressé à Boulogne-sur-Mer durant l'été 2017
Alors que Jérôme Warmel rentrait de soirée le 28 août 2017, il est agressé en plein centre-ville de Boulogne-sur-Mer, à l'angle de la rue Cazin et de la rue Perrochel. Un homme âgé de 17 ans au moment des faits, lui porte un coup au visage qui lui sera fatal. Deux jours plus tard, il décède au CHR de Lille.
À l'époque, l'accusé se présente spontanément au commissariat comme l'auteur du coup et sera placé en détention provisoire pendant deux ans. Il sera ensuite libéré sous contrôle judiciaire.
Près de sept ans plus tard, le procès aux assises de Saint-Omer était donc particulièrement attendu par les proches de la victime. Mais cet acquittement laisse une part d'ombre dans leur deuil : pourquoi Jérome Warmel a été frappé ?
Pas de lien de causalité entre le coup et la mort de Jérôme Warmel
Les acquittements sont plutôt rares aux assises. "Surtout que le procureur réclamait six ans", ajoute Me Rangeo qui y voit une forme d'injustice pour la famille Warmel. "La cour d'assises dans le verdict reconnaît que l'accusé a porté un coup, mais n'établit pas de lien de causalité."
Une violence gratuite qui n'est pas sanctionnée
Me Olivier RangeonAvocat de la partie civile
Cette absence de lien avéré entre le coup et le décès de M. Warmel fera donc basculer l'avis de la cour d'assises des mineurs de Saint-Omer. "Une violence gratuite qui n'est pas sanctionnée" pour l'avocat. La délibération de la cour a duré 1 h 20, une "décision très rapide, ils n'ont pas tergiversé".
"Pour eux c'est terrible"
"Ils sont révoltés, dégoûtés vis-à-vis de la justice. C'est odieux et pour eux c'est terrible", poursuit Me Rangeon à propos des proches de la victime, d'autant plus que la justice a été particulièrement longue.
"L'enquête était mal faite au départ, on a dû avec la famille Warmel faire de nombreuses demandes, essayer de trouver des témoins. Tout ça a amené beaucoup d'investigations, expertises, contre-expertises et compléments d'expertises. Il y a sept ans entre les faits et le délibéré, c'est un temps très long. Ce n'est pas acceptable et le procureur a bien dit que ce n'était pas normal."
À titre personnel, c'est aussi un "échec" pour Me Rangeon. "Il y a le doute et ça a profité à l'accusé. J'espère qu'il y aura un appel, pour qu'on n'en reste pas là-dessus".
L'avocat de la partie civile nous apprend le 30 janvier 2025 dans la soirée, que l'avocat général a fait appel de cette décision. Cette affaire est désormais dans les mains de la cour d'appel de Douai.