Pour éviter les embouteillages et faciliter le transit des marchandises, l’Eurotunnel a mis en place un système de « frontière intelligente », devant permettre un gain de temps lors des contrôles de sécurité.
Alors que le divorce entre Royaume-Uni et Union européenne approche à grands pas, les frontières se préparent à tous les scénarios. L’entrée de l’Eurotunnel, à Coquelles dans le Pas-de-Calais, va être particulièrement concernée : les contrôles administratifs et sanitaires, qui devront être mis en place, risquent de ralentir le transit de marchandise et des passagers.
Pour se prémunir contre les éventuels engorgements que ces contrôles pourraient engendrer, Eurotunnel a mis en place une « frontière intelligente ». Deux voies sont accessibles aux poids lourds en provenance du Royaume-Uni à leur arrivée en France : vert ou orange. Au préalable, ils devront avoir rempli une déclaration de marchandise sur internet. « Ceux qui sont ‘vert’ sont ceux qui n’ont pas besoin d’être davantage contrôlés, explique Anne-Laure Descleves, porte-parole d'Eurotunnel. Ceux qui sont ‘orange’ sont ceux à qui les autorités demandent de prendre le temps d’une vérification complémentaire. »
Un total de 15 millions d'euros d'investissements
Pour ces derniers, une plateforme de contrôle vient d’être créée. Côté export, trois portiques ont été ajoutés à la zone de sûreté, pour ne pas ralentir le processus. Les agents de contrôle devront désormais vérifier la marchandise et dans le même temps, s’enquérir des formalités administratives. Pour faciliter leur travail, ils seront équipés d’un scanner : en flashant des codes spéciaux, ils sauront immédiatement si le chauffeur est en règle.« Avec ce système, la captation de données se fait en même temps que les captations de sécurité et de sûreté, et ça devrait éviter d’engorger le système », espère Eurotunnel. Des aménagements et développements qui ont coûté 15 millions d’euros au total. Ils devront remplir un double-objectif : maintenir la fluidité du trafic et la confiance des clients en la rapidité du service.
« [Nos clients choisissent] le tunnel sous la Manche parce que c’est la voie la plus rapide entre l’Europe continentale et les îles britanniques, appuie John Keefe, directeur des affaires publiques d'Eurotunnel. Pour maintenir cette fluidité et cette rapidité, il fallait investir pour être prêt pour le Brexit. » Eurotunnel serait maintenant paré à toute éventualité – même si la date et les modalités de sortie du Royaume-Uni restent inconnus à ce jour.