La zone industrielle, en difficulté ces dernières années, connaît un nouveau souffle depuis quelques mois. Quatre nouveaux investisseurs ont décidé de s'implanter dans la zone, et le Brexit n'y est pas pour rien.
Et si la zone industrielle de la Turquerie, à Calais, était la grande gagnante du Brexit ? Coincée entre Calais et Marck, le terrain d'à peine un kilomètre carré semble en tout cas en bonne voie de résurrection économique, après quelques années de galère.
L'année dernière, l'agglomération du Grand Calais Terres & Mers, qui gère la zone industrielle, avait mis fin à sa collaboration avec le groupe Lyonnais DCB International, chargé d'aménager la Turquerie depuis 2011. 1000 emplois devaient y être créés, mais le groupe n'avait finalement rien investi sur le site.
Une image ternie par la crise migratoire
Depuis, l'agglomération cherche à attirer de nouveaux investisseurs, mais l'image de la ville, ternie par la crise migratoire et la jungle de Calais, refroidissait les intéressés. Pourtant, depuis six mois, les projets se bousculent. En moins de six mois, ce sont quatre entreprises qui ont obtenu ou sont en passe d'obtenir des permis de construire sur la zone, desservie par l'A16 et l'A26.
- Juin : Cargo Beamer signe pour six hectares de terrain sur la zone
- Juillet : RDV Transport déménage
L’entreprise RDV Transport, qui déménage de la zone Marcel-Doret pour s'installer à la Turquerie, s'est vue délivrer son permis de construire le 23 juillet dernier. L'entreprise de transport va s'implanter sur 3,6 hectares dans la zone industrielle.
- Août : ML Invest s'implante sur 66 hectares.
- Novembre : La SCI des Estuaires signe pour 10 hectares
Nouvelles opportunités avec le Brexit ?
La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne est peut-être l'une des raisons qui pousse les investisseurs à se développer à Calais. Pour le moment, les incertitudes demeurent quand aux futures relations qu'entretiendra le Royaume-Uni avec le reste des pays européens.
En cas de Brexit "dur", des files d'attente interminables pourraient se créer. Le préfet Michel Lalande a d'ailleurs alerté Gérard Collomb, alors ministre de l'Intérieur, le mois dernier des conséquences néfastes d'un tel scénario sur la région.
L'agglomération en est consciente, face à ces incertitudes, les entreprises sont prêtes à investir pour pouvoir continuer leurs activités outre-Manche. Dans le journal Nord Littoral, Morgan Segard, la directrice du développement économique et touristique de la région l'assure, "le Calaisis sera toujours le point du continent le plus proche de la Grande Bretagne et le temps de trajet n’est pas anodin pour les entreprises."