Getlink (ex-Eurotunnel) ne semble pas pâtir des aléas du Brexit. Son PDG Jacques Gounon affirme que la société qui gère le tunnel sous la Manche est prête, plusieurs aménagements, dont le wifi, ont été mis en place pour les passagers.
Malgré les incertitudes, Getlink (ex-Eurotunnel) se dit paré au Brexit. "On attend évidemment de savoir quelle sera la date... On est l'arme au pied !", affirme le PDG de l'entreprise Jacques Gounon qui dit avoir construit de nombreuses installations, dont le wifi, pour permettre aux passagers de faire face aux aléas du Brexit.
La grande inconnue à l'aube de la potentielle sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne reste l'accord commercial. "Ce qui est important pour les chargeurs, ce qui est important pour nous, ce qui est important pour tous ceux qui naviguent entre la Grande-Bretagne et l'Europe des 27, ce sont les accords commerciaux, les frais de douane... C'est ça qui importe pour la vie économique !", estime-t-il.
Question logistique, la société qui gère le tunnel sous la Manche a déjà mis en place plusieurs mesures : "on a doublé les parkings, on a maintenant une capacité d'accueil tout à fait considérable... On a installé le wifi partout, y compris dans le tunnel", énumère Jacques Gounon. L'accès à Internet, même depuis le tunnel, permettra aux camionneurs qui seraient en retard leurs formalités de régulariser leur situation. Les automobilistes auront également accès au réseau.
L'entreprise a également déposé une demande pour ouvrir des magasins "duty-free" (hors taxe). "Il faut bien sûr que la Grande-Bretagne sorte de l'Europe et qu'on ait l'autorisation de l'État français - c'est un problème de TVA, qui donc nous échappe -, mais les ports pouvant le faire, je ne vois pas pourquoi nous, nous ne pourrions pas le faire", poursuit le PDG de Getlink.
"Beaucoup d'attentisme"
"On a investi la bagatelle de 30 millions d'euros en 2019 pour l'ensemble des activités Brexit. Et je suis ému et satisfait de la façon dont les équipes sur le terrain sont mobilisées", assure-t-il encore. Et le feuilleton du Brexit n'a pour l'instant pas gravement impacté l'activité de l'entreprise qui enregistre une "légère hausse" de son chiffre d'affaires.
Getlink : Hausse du résultat net - Retrouvez le détail du communiqué via https://t.co/vSmKvSo40N pic.twitter.com/ptxYssbgNe
— Getlink (@GetlinkGroup) July 23, 2019
Le trafic des camions, "un peu mou", devrait redémarrer à l'approche des fêtes de fin d'année. Du côté des passagers "il y a beaucoup d'attentisme (...) mais pas dans des proportions dramatiques", reconnaît Jacques Gounon. "Même si on dit et on répète qu'il n'y aura pas de visa pour les Britanniques, qui représentent 80% de ceux qui viennent en voiture par le Shuttle (les navettes embarquant les véhicules dans le tunnel sous la Manche), il y a toujours une sorte d'interrogation."
Alors que le premier ministre Britannique Boris Johnson avait promis une sortie de l'UE "coûte que coûte" le 31 octobre et assuré préférer être "mort au fond d'un fossé" plutôt que demander un nouveau report, les 27 autres membres de l'UE ont donné lundi, à trois jours de la date fatidique, leur feu vert à une prolongation jusqu'au 31 janvier. Quelques heures plus tard, la Chambre des communes a rejeté le texte du gouvernement convoquant des élections législatives anticipées, aboutissant à un troisième report du Brexit.