Le violoniste est décédé ce dimanche des suites d'une crise cardiaque. Amis, personnalités politiques et artistiques ont tenu à faire l'éloge de ce Calaisien d'origine.
Avec la disparition de Didier Lockwood, le jazz perd un virtuose et Calais, l'un de ses enfants prodiges. Le violoniste, décédé ce dimanche à l'âge de 62 ans, habitait depuis plusieurs années à Dammarie-les-Lys, en Seine-et-Marne, mais restait profondément lié au Nord-Pas-de-Calais et à sa ville natale, où de nombreuses personnalités lui ont rendu hommage.
Né en 1956 d'un père professeur de violon et d'une mère peintre amateur, Didier Lockwood a grandi à Calais. Celui "qui aura marqué de son empreinte l'histoire du jazz", selon les mots de la maire Natacha Bouchart, y a étudié la musique au conservatoire et intégré l'orchestre lyrique du théâtre municipal. A l'âge de 16 ans, les premiers prix du conservatoire et de musique contemporaine à la Sacem sont venus récompenser son parcours, qu'il poursuivra à Paris.
C'est avec tristesse que j'ai appris la disparition de @didierlockwood Calaisien d’origine, il aura marqué de son empreinte l'histoire du jazz.
— Natacha BOUCHART (@NatachaBouchart) 18 février 2018
Au nom des Calaisiens et à titre personnel c'est avec émotion que j'adresse mes pensées les plus sincères à sa famille et ses proches. pic.twitter.com/bxtuMmUBp5
Dans les couloirs du conservatoire, dont l'auditorium porte à présent son nom, le jeune Didier Lockwood a rencontré Jean-Robert Lay, qui dirigera la structure pendant trente ans. Au lendemain de la mort de l'artiste, son "frère de coeur" souligne sa générosité. "Didier c'est quelqu'un qui m'a fait comprendre qu'on pouvait communiquer avec de la musique, raconte-t-il, ému. Lui savait faire ça. Il prenait son violon, il jouait dans la rue et automatiquement, il se mettait des gens dans la poche. C'était un caméléon."
Patrick Dréan, qui organise notamment le Tourcoing Jazz Festival, ne tarit pas non plus d'éloge à propos du musicien. "C'était un génie que rien n'arrêtait, abonde-t-il. Il était tout-terrain. On pouvait lui confier des projets artistiques très différents, il était toujours partant." Parmi les projets portés par Didier Lockwood, le festival Violons et chants du monde qu'il a parrainé à partir de 2011 dans sa ville natale.
Une générosité qui s'exprimait également dans les nombreuses interventions données dans des conservatoires, où il venait donner des leçons aux violonistes en devenir. "C'était aussi un transmetteur, renchérit Patrick Dréan. Il ne concevait pas son métier sans en faire profiter les jeunes." Auteur d'une méthode d'apprentissage du violon jazz, Didier Lockwood avait créé en 2001 une école à son nom à Dammarie-les-Lys. Il est également auteur d'un rapport sur l'enseignement de la musique.