La direction de Marck & Balsan a confirmé que son site de production de Calais allait fermer, après la perte d'un marché public. Spécialisé dans la confection des uniformes de l'armée française, 65 emplois sont menacés.
"Le site a prévu de fermer à la fin du premier trimestre suite à la perte d'un marché public de l'armée française". Laurent Marck, directeur général de Marck & Balsan est clair : le site de production calaisien de son entreprise fermera ses portes dans quelques mois.
Spécialisé dans la confection d'uniformes de gala de l'armée, comme ceux que l'on peut observer lors du défilé du 14 juillet, Marck & Balsan Calais emploie 65 personnes. Une grande partie de ses commandes provient donc de marchés publics de l'armée et de la gendarmerie française.
Une confection délocalisée à Madagascar
"Dans les marchés publics, nous sommes dans les deniers à fabriquer en France", pointe le directeur général. Depuis près de 25 ans, son entreprise produisait en France les tenues de l'armée. "On a toujours réussi à préserver la production en France pour une partie de nos marchés".
Plutôt que d'indemniser des chômeurs, on ferait mieux de payer des employés dans les usines.
Laurent MarckDirecteur général de Marck & Balsan
Mais la production française à un prix, "70% plus cher" que chez les concurrents étrangers. Un tarif qui a dû influencer l'attribution du marché public de l'armée française, selon Laurent Marck. "C'est un choix politique", souligne-t-il, "plutôt que d'indemniser des chômeurs, on ferait mieux de payer des employés dans les usines". C'est une usine de Madagascar qui a remporté le marché.
Un Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE) en négociation
À Calais, 65 personnes travaillent chez Marck & Balsan. "Je les connais tous personnellement depuis 25 ans, ils sont abattus et nous aussi", poursuit le directeur général.
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Un Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE) est actuellement en discussion avec les représentants du personnel. "Le dialogue est plutôt apaisé parce qu'on se connaît très bien. Ils savent que malheureusement cette décision est la conséquence d'une décision prise plus haut que chez nous".
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"Sauver l'emploi et la production de textile et d'habillement en France"
Dans un communiqué publié le 18 décembre 2024, la CGT Textile Habillement Cuir et Blanchisserie (THCB) pointe que la "direction de l'entreprise à une forte responsabilité sur cette scandaleuse décision".
Le syndicat milite pour la mise en place de "mesures pour sauver l'emploi et la production de textile et d'habillement en France, qui passent en premier lieu par la conditionnalité des marchés publics (...) à des critères sociaux et environnementaux". Estimant qu'il s'agit de "leviers forts" à la disposition des entreprises pour garder la production textile sur le sol français, mais aussi pour éviter de "produire dans les pays où les salariés sont sous-payés".
Il est temps de se concentrer sur l'intérêt de nos productions, de nos métiers et des salariés qui font tourner nos usines.
CGT TBHCDans un communiqué du 18 décembre 2024
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La perte des 65 salariés calaisiens serait donc "dramatique" pour le syndicat, "en termes d'expériences et de qualification pour l'entreprise d'abord, mais pour nos professions aussi. Plutôt que la concurrence entre entreprises pour le profit, il est temps de se concentrer sur l'intérêt de nos productions, de nos métiers et des salariés qui font tourner nos usines."
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Marck & Balsan possède 6 unités de production en France, situées à Cluses, Montierchaume, Sainte-Pazanne, La Chartre-sur-le-Loire, Mer et Calais. Chaque site possède sa spécialité : vêtements de protection, chaîne et trame ou encore la fabrication de coiffe. Le site calaisien est le seul spécialisé dans le sur-mesure en série.