"Trois unités supplémentaires de forces mobiles, soit plus de 150 policiers et gendarmes", doivent être envoyés à partir de ce lundi à Calais pour "réprimer les atteintes à l'ordre public et lutter contre les filières de passeurs", a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb annonce ce lundi dans un entretien au Parisien / Aujourd'hui en France l'envoi à Calais "aujourd'hui" de "trois unités supplémentaires de forces mobiles, soit plus de 150 policiers et gendarmes, pour renforcer l'action des forces de l'ordre".
"Nous devons d'abord réprimer les atteintes à l'ordre public et lutter contre les filières de passeurs", explique-t-il, ajoutant qu'il souhaite ramener les demandes d'asile à "six mois". "Notre priorité, c'est que Calais et le Dunkerquois ne demeurent pas des lieux de fixation et que les "jungles" ne s'y reconstituent pas", assure le ministre. "J'ai eu l'occasion de m'entretenir avec les élus locaux, j'ai entendu leurs inquiétudes et je veux dire aux habitants de tous ces territoires qu'ils ne sont pas oubliés. J'aurai une discussion sur ce sujet avec mon homologue britannique. L'essentiel est de tarir les flux d'arrivées. Le plus important est celui des déboutés du droit d'asile dans les pays voisins."
Nouvel afflux cet été ?
A Calais, il y aurait actuellement "entre 400 et 450 migrants", selon François Guennoc, le président de l'Auberge des migrants, qui dénonce une pression policière accrue et des entraves aux distributions alimentaires ces derniers jours. Un chiffre "sans commune mesure avec celui qui prévalait du temps de la Lande" (le bidonville où 7 000 personnes avaient été évacuées en octobre), mais Calais et les Hauts-de-France continuent "à être confrontés à des flux migratoires importants", estime-t-on dans l'entourage du ministre de l'Intérieur."Les migrants nous disent que beaucoup de monde va arriver du fait des bonnes conditions météo" et "on s'inquiète de ce qui va se passer cet été", a affirmé François Guennoc. Quelque 60.000 personnes sont arrivées en Italie depuis le début de l'année, selon le HCR (et plus de 1 700 sont mortes en mer).