Des associations se sont plaintes jeudi des "entraves répétées" et de la violence des forces de l'ordre à l'encontre des migrants dans le Calaisis, ce qu'a pu constater un journaliste de l'AFP lors d'une distribution alimentaire empêchée.
"Nous constatons et dénonçons une chasse à l'homme, des violences policières illégitimes, du harcèlement des réfugiés ainsi que des entraves aux distributions alimentaires", a affirmé François Guennoc, porte-parole de l'Auberge des migrants, lors d'une conférence de presse à Calais.
L'association, qui a écrit au président Macron pour "faire cesser" ces violences, dénonce le fait que régulièrement "des duvets sont gazés ou confisqués et des coups de matraque donnés à des réfugiés pour leur faire comprendre qu'ils ne sont pas les bienvenus dans la région". "Tous les matins, on voit leurs brûlures au visage ou leurs contusions sur le corps, elles ne viennent pas de nulle part", détaille Yann Manzi, de Utopia56.
Se basant sur plusieurs témoignages, les associatifs ont également expliqué qu'il était difficile pour ces réfugiés de porter plainte: "Ces jeunes ont peur de la police, de témoigner et de laisser leur identité, comme dans leur pays", affirme M. Guennoc. Les associations estiment entre 400 et 450 le nombre de migrants présents dans le Calaisis, "obligés de se cacher le jour en restant sans cesse mobiles".
Les bénévoles empêchés de faire leur travail d'humanitaire
Les bénévoles ont également dénoncé les entraves et "pressions indignes" à leur égard. "En limitant dans le temps ou en interdisant arbitrairement les distributions, en exerçant des contrôles d'identité inutiles et en verbalisant les véhicules, on nous empêche de faire notre travail d'humanitaire pour aider des gens en détresse", selon M. Guennoc.
Les distributions de repas, organisées dans des points précis deux fois par jour, sont constamment encadrées par les forces de l'ordre mais désormais en sursis: depuis mercredi, les CRS empêchent celle du midi. A quelques centaines de mètres de l'ancienne "Jungle", dans une zone industrielle presque déserte, un cordon de CRS empêchait jeudi une cinquantaine de migrants d'accéder aux deux camions des bénévoles, désemparés.