Migrants - Brexit : le port de Calais ne veut plus payer les contrôles migratoires

Le président du Port de Calais hausse le ton face à l'Angleterre à l'approche du Brexit

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Le port de Calais "n'acceptera plus de payer les 8 millions d'euros de facture" que coûtent les contrôles migratoires, a menacé mardi son président, appelant le gouvernement à revoir les accords du Touquet avant le 31 décembre pour "envoyer la facture au Royaume-Uni, désormais sorti de l'UE".

"Lorsque les accords bilatéraux entre la France et l'Angleterre -fixant à Calais la frontière britannique- ont été signés en 2004, la Grande-Bretagne faisait partie de l'Union européenne. Il nous a été donné l'ordre de faire ces contrôles et d'employer du personnel", a rappelé à l'AFP Jean-Marc Puissesseau, président de la société d'exploitation des ports du littoral. 

"Le trafic ayant depuis augmenté, nous avons de plus en plus de personnel et en sommes aujourd'hui arrivés à une dépense annuelle de 8 millions d'euros, qui risque de croître si le trafic augmente encore", a-t-il regretté.

Le Royaume-Uni ayant quitté l'UE le 31 janvier 2020 et devant cesser d'appliquer les règles européennes à partir du 1er janvier 2021, "les bases qui ont servi d'accord ne sont plus les mêmes", a estimé M. Puissesseau. "Nous ne voulons pas continuer à payer ces contrôles", qui représentent "320 millions
d'euros sur les quarante ans de concession qui restent
", a-t-il lancé, confirmant une information de France Bleu.

"Je veux être indemnisé"

Recherche des êtres humains par ondes millimétriques, détection des battements du coeur, mesure du CO2, fouilles: quelque 200 personnes sont actuellement employées sur les différents postes de contrôles destinés à empêcher le passage des migrants cachés dans les camions. Le président du port a donc "écrit au Premier ministre Jean Castex", pour réclamer une révision des accords bilatéraux qui "permettrait d'envoyer la facture au Royaume-Uni".

 "Je veux être indemnisé", quitte à ce que "la France paye si elle pense avoir les moyens de le faire", a-t-il insisté. Selon M. Puissesseau, les pertes liées à l'épidémie de Covid-19 sont par ailleurs estimées à 30 millions d'euros, le port enregistrant un chiffre d'affaire annuel de 100 millions d'euros.

Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France qui est propriétaire du port, a "récemment échangé avec M. Puissesseau, soutient son initiative, et entend adresser lui même un courrier au premier ministre sur la question", a de son côté indiqué la région.
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