Un promeneur est tombé nez à nez avec un cétacé, échoué sur la plage de Calais. D'après les premières constatations, il s'agit d'une baleine à bosse. Impossible pour l'heure de connaître les circonstances du décès de l'animal.
"Ça fait 20 ans qu’on marche tous les jours pour faire des photos d’oiseaux migrateurs. Mais tomber sur un oiseau comme celui-là, je peux vous dire que c’est une première !" Jean-Claude Hedevin a fait la macabre découverte ce jeudi 10 février au petit matin, sur la plage située derrière le camp Jules Ferry, à Calais.
La mer était en train de descendre, la visibilité contrariée par la brume. "Au loin, on a d’abord cru à un canot de sauvetage, mais on s’est vite aperçu en se rapprochant que c’était une baleine".
Une baleine à bosse "d’au moins 10 tonnes"
Le Calaisien a eu le bon réflexe en appelant rapidement la Ligue de Protection des Animaux de Calais. Après avoir mené les premières constatations, les scientifiques en sont certain : il s'agit d’une baleine à bosse femelle de dix mètres de long, âgée d'une vingtaine d'années.
D’habitude, c’est plutôt des cadavres de phoques ou de veaux de mer qu’on retrouve, mais une baleine d’au moins 10 tonnes, c’est une première !
Jean-Claude Hedevin
"C’est une espèce exceptionnelle pour nos eaux du Nord Pas-de-Calais, témoigne Jacky Karpouzopoulos, président de la coordination mammalogique du nord de la France (CMNF). Ce sont des animaux qui vivent plutôt dans les eaux tempérées voire chaudes de l’hémisphère sud et qui, pour quelques uns, remontent dans les eaux poissonneuses et riches dans les eaux scandinaves".
Un animal "en bon état"
Les agents de la Ligue de Protection des Animaux se sont rendus sur place en fin de matinée pour effectuer les premiers relevés. "L'animal est en bon état, très frais. Cette femelle a été observée hier au large et a du s'échouer dans la nuit", explique Yohan Demassieux, membre de la LPA.
Impossible pour l'heure de connaître les circonstances du décès. Seule certitude : l'animal est mort en mer, "soit après une collision, soit à cause d'une maladie", avance le président de la CMNF. "Les symptômes extérieurs montrent que ce n’est pas un acte volontaire qui a tué l'animal. Mais impossible de dire ce qui a pu se passer".
Autopsie dans les prochains jours
En novembre dernier, un rorqual de 19 mètres s’était échoué dans le port de Calais. Quelques mois plus tôt, le cadavre d’un rorqual d’une quinzaine de mètres avait été découvert sur la plage de Merlimont.
Point commun entre ces deux cétacés ? Un estomac vide. "Ce sont des animaux qui ne se sont pas alimentés et qui ont du taper dans leur graisse et leurs muscles comme carburant, explique Jacky Karpouzopoulos. Ils sont ainsi enclins à développer des maladies et sont de fait beaucoup plus faibles".
L'autopsie de l'animal échoué ce jour devra notamment permettre de savoir si l'estomac de la baleine à bosse était également vide. "Si c’est e cas, ça deviendrait très inquiétant parceque savourait dire que ces animaux serraient condamnés à faire de la migration systématique pour pouvoir se nourrir", conclut le spécialiste.