Reynald Goubelle, photographe amateur, s'est pris de passion pour les chalets de Blériot-Plage. A travers ses clichés, le Calaisien veut alerter sur la "mise en danger de ce patrimoine local".
Au coucher du soleil, en noir et blanc, en plein été ou sous la pluie : Reynald Goubelle a photographié les chalets de Blériot-Plage sous toutes les coutures. Fervent défenseur de ce patrimoine local, il se rend tous les mois sur le littoral pour trouver un nouvel angle à exploiter, de nouvelles couleurs à capturer.
"On a la chance de vivre dans une région riche en lumières, il y a toujours de nouvelles prises de vues à trouver. Ce n’est jamais deux fois la même chose", assure le photographe amateur. Natif de Calais, il travaille dans le secteur du bâtiment mais s’est pris de passion pour la photo il près de neuf ans. Et son sujet préféré, les chalets de Blériot, lui a valu une collaboration avec l’association Les Chalets Castors, qui milite pour la sauvegarde de ces petites constructions du bord de mer.
"Ça me fait trop mal au cœur de penser qu’ils pourraient être détruits, il faut faire quelque chose pour inciter les gens à se bouger pour leur patrimoine", reprend Reynald Goubelle. Même s’il n’est pas propriétaire, le Calaisien se souvient d’étés passés dans les chalets de ses amis : "On a tous des souvenirs dans ces chalets. Ils sont là depuis cinquante ans et ils doivent encore rester mais c'est un patrimoine mis en danger."
De fil en aiguille, le photographe amateur est devenu ambassadeur de la marque Haut et Fort qui répertorie les plus belles photos de la région pour promouvoir le territoire d’un point de vue touristique. Reynald Goubelle espère, par ses photos, "faire réfléchir les pouvoirs publics sur l'avenir de ce patrimoine local".
Que dit la réglementation ?
Voilà quelques années que l’avenir des chalets est incertain. L’an dernier, les affaires culturelles de l’Etat (la DRAC) avaient refusé leur inscription au registre du patrimoine, les contraignant à se plier à la loi littoral. Depuis, la Ville de Sangatte-Blériot tente de trouver un arrangement pour éviter leur destruction. Une solution a été trouvée : seuls les propriétaires de chalets démontables et mis aux normes avant le 31 octobre 2020 pourront transmettre leur bien.
Il est déjà interdit d’utiliser des matériaux durs comme le parpaing. Une réglementation est assortie de plusieurs interdits : pas de location, interdiction d’habiter dans son chalet, code couleur spécifique pour la peinture… ce que dénonce l'association Les Chalets Castors : "Ce nivellement par le format et la couleur entraînerait une uniformisation, une dé-personnalisation des chalets et une banalisation du paysage dans un anonymat passe-partout", regrette-t-elle.
Sans compter que les chalets sont souvent la proie des vandales : pas moins de quatre d’entre eux ont été incendiés début janvier, rapporte La Voix du Nord. Et les propriétaires d’un bien sinistré doivent l’évacuer dans un délai de deux semaines, fondations y compris.