"Les soignants ne sont pas des robots" : les grévistes des urgences étaient de nouveau mobilisés partout en France mardi pour "maintenir la pression" sur le gouvernement après de premières "avancées" et tenter d'étendre le mouvement à tout l'hôpital.
Après des manifestations en ordre dispersé en juin, l'intersyndicale CGT-SUD-FO et le collectif de paramédicaux Inter-Urgences ont décidé ensemble de cette journée d'actions, à laquelle l'ensemble des personnels hospitaliers étaient conviés.
Dans les Hauts-de-France, par exemple, les personnel du CHU de Lille, de Tourcoing et Boulogne-sur-mer ont rejoint cette semaine le mouvement, après Calais, Douai ou encore Lens.
Au total, selon le collectif Inter-Urgences, 154 services étaient en grève mardi. Ils étaient 106 le 14 juin quand la ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé 70 millions d'euros pour financer une prime de risque de 100 euros net mensuels pour les 30.000 personnels (hors médecins) des urgences et faciliter les recrutements dans les services en tension cet été.
"Des miettes"
La prime, entrée en vigueur lundi en vertu d'un décret paru dimanche au Journal officiel, sera désormais cumulable avec une autre dédiée aux travaux dangereux, a souligné la ministre dans un communiqué, rappelant "tenir l'engagement du gouvernement".
"Des miettes", rétorquent certains manifestants, à l'instar d'Annelise Guillot à Paris. Les agents revendiquent 300 euros de hausse de salaires, des effectifs supplémentaires et un "moratoire" sur les fermetures de lits, a rappelé Didier Birig (FO), reconnaissant toutefois des "avancées locales" comme en Île-de-France, où d'importants moyens ont été mis sur la table pour éteindre la grève.
A Lens (Pas-de-Calais), après des démissions en cascade et en raison du manque de médecins, la situation est "invivable" et le Smur (service mobile d'urgence et de réanimation) a été contraint de "fermer complètement" le 22 juin, ce qui "risque de se reproduire" au cours de l'été, selon le délégué CGT Jean Létoquart.
Inédit par son ampleur et largement soutenu par la population, selon un récent sondage Odoxa, le mouvement démarré mi-mars à Paris après une série d'agressions n'a cessé de s'étendre en dépit des récentes réponses du gouvernement.