Canal Seine-Nord : impatience et inquiétude du côté des entreprises

En juillet, le nouveau gouvernement avait décidé une pause pour le projet de canal Seine-Nord. Mais les entreprises de la région voient dans cette infrastructure un vrai levier économique pour la région.

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Depuis le mois de juillet, l'incertitude plane à nouveau sur le projet de canal Seine-Nord. Pourtant, de Compiègne au Cambrésis, tout est prêt.

La commune de Marquion (Pas-de-Calais) attend avec impatience l'arrivée de ce canal à grand gabarit et ses retombées économiques.

"C'est des populations nouvelles", détaille Jacques Petit, le maire de Marquion. "C'est ici un lotissement qui est en voie d'achèvement. Les commerçants, qu'est-ce qu'ils attendent ? Ils attendent de voir arriver des clients nouveaux."

"Voilà ce que j'attends du canal, de l'activité, des populations nouvelles et du travail", ajoute-t-il.

Sur la commune de Marquion doit s'implanter une plate-forme multimodale. Et donc des entreprises qui verront les marchandises arriver et partir par péniches. Le futur canal Seine-Nord et ses 107 km doivent permettre de connecter les ports du nord de l'Europe à la Région des Hauts-de-France et au bassin parisien.


Mais l'ancien maire du Havre, devenu Premier ministre, considère lui que Paris est déjà relié à la mer par la Seine. Les élus de la région sont en colère. Pour eux, il n'est pas possible de passer à côté d'une telle infrastructure.

"Il est plus que nécessaire, il est attendu", affirme ainsi Pierre Georget, le président de la communauté de communes Osartis-Marquion. "Il est attendu par le monde économique, par ceux qui ont perdu leur emploi. Il est attendu aussi parce qu'il y a une nécessité pour l'Europe."


30 000 emplois grâce au canal

On estime que 30 000 emplois pourraient être créés grâce au canal. Les patrons de grandes entreprises comme Auchan, Bonduelle, La Redoute, se sont prononcés pour.

À Anzin, chez Log's, des tonnes de marchandises arrivent tous les jours depuis l'Asie, via les ports belges. Cette entreprise en plein essor espère pouvoir bientôt faire naviguer ses péniches jusqu'à Paris.

"C'est incompréhensible, c'est inacceptable", explique Franck Grimonprez, le président de Log's. "Si on veut monter dans le bateau c'est maintenant [...] sinon d'autres acteurs qui ne sont pas sous pavillon français, même peut-être pas sous pavillon européen, vont prendre notre place."

Le transport fluvial c'est aussi la perspective de milliers de camions en moins sur l'autoroute A1, saturée. Mais la mobilisation régionale suffira-t-elle à sauver le canal Seine-Nord ? Réponse dans les prochaines semaines.


Reportage : Claire Chevalier, Jean-Christophe Raczy, Marie-Elisabeth Masson
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