Des armes factices découvertes au centre pénitentiaire de Longuenesse : "elles ressemblent à des kalachnikovs d'un mètre en plâtre et en carton"

Etonnante découverte pour les surveillants du centre pénitentiaire de Longuenesse dans le Pas-de-Calais. Au cours de leur ronde du soir, des armes en carton et en plâtre, dissimulées, ont attiré leur attention dans les ateliers. "Il ne manquait plus qu'à les peindre", témoigne un surveillant.

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"On s'interroge vraiment. A quoi étaient t-elles destinées ces armes en carton et en plâtre ? On demande vraiment à la direction d'enquêter", expliquent les délégués CGT du centre Pénitentiaire de Longuenesse, au cours de ce long week-end d'Ascension. L'affaire remonte au début de la semaine et les Eris (les Equipes régionales d'intervention et de sécurité), sorte de force spéciale des prisons sont venues immédiatement fouiller la prison, dès le mercredi 25 mai 2022. "C'est un surveillant qui a découvert ça en faisant sa ronde du soir dans les ateliers ". Il a vu cachée sur le plan de travail une chose intrigante : "une fausse arme en carton et en plâtre longue d'un mètre. Elle ressemblait vraiment à une kalachnikov. Il y'en avait plusieurs." immédiatement l'alerte est lancée. Dans l'atelier, d'autres imitations plus vraies que nature seront découvertes et parmi elles des armes de poing. 

Une affaire "prise au sérieux" par les autorités, a indiqué vendredi à Lille, la Direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP).

Il existe bien à l'intérieur de la prison des portails de sécurité pour passer des ateliers aux cellules mais jamais ils n'auraient bipé avec du carton et du plâtre.

CGT Pénitentiaire-Longuenesse

à France 3 Hauts-de-France

"Un scénario d'évasion?"

Les représentants syndicaux sont très inquiets. Quel était le scénario envisagé, c'est avant tout ce qu'ils veulent savoir. "Il est clair qu'un surveillant pris en joue par ces fausses kalachnikovs aurait pu s'y méprendre". Plus navrant : "il existe bien à l'intérieur de la prison des portails de sécurité pour passer des ateliers aux cellules mais jamais ils n'auraient bipé avec du carton et du plâtre." 

Selon Yannick Lefebvre, de l'UFAP Unsa, elles étaient dissimulées dans des gravats et "auraient pu servir à une évasion". Les fouilles menées mercredi dans l'établissement, qui accueille quelque 750 détenus, ont conduit à la saisie de quelques téléphones portables et de petites quantités de résine de cannabis.

Ils participaient à un atelier 

Cinq détenus travaillaient dans cet atelier la journée pour apprendre la peinture, le placo, etc. Ils sont encadrés alors par un formateur agréé et formé au milieu carcéral.
"Ces armes ont forcément été fabriquées en présence du formateur, peut-être mis sous pression par les détenus ", fait remarquer le délégué UFAP-Unsa.

La CGT s'interroge sur "l'implication du formateur". Comment a t-il pu ignorer la fabrication d'objets si "grands", c'est toute la question. Le groupe travaillait sur un char qui est aussi haut qu'une voiturette et qui devait être peint aux couleurs de l'Ukraine. "On s'attend à ce qu'on nous dise que les armes devaient décorer le char." mais ça paraît "gros". Pourquoi étaient-elles cachées, là est vraiment la question. Le personnel pénitentiaire qui tient à travailler en toute sécurité dans un contexte de surpopulation carcérale demande des comptes. "Un acte grave était-il en préparation ?" demande FO Pénitentiaire. 

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