De retour à Lens, treize ans après ses débuts, le milieu offensif lensois s'épanouit dans une équipe qui affronte Saint-Étienne, samedi (17 heures) en Ligue 1.
Gaël Kakuta avait quitté Lens précipitamment, à 16 ans et loin d'avoir achevé sa formation. Le revoici 13 ans plus tard, conquérant et heureux,
pour le plus grand bonheur du RC Lens, invité surprise du haut de tableau de Ligue 1 avant d'affronter Saint-Etienne samedi (17 heures).
Séville, La Corogne, Rayo Vallecano, Lazio Rome, mais aussi la Chine, ou la France avec Dijon et Amiens... À 29 ans, Gaël Kakuta compte une dizaine d'expériences à l'étranger et n'a passé qu'une seule fois plus d'une saison au sein d'un même club. C'était de 2012 à 2014 à Vitesse Arnhem, aux Pays-Bas, à l'époque où Chelsea, qui l'avait recruté au sortir de l'adolescence, le prêtait inlassablement.
En juillet 2007, le club londonien pensait réaliser une excellente affaire en le chipant au RC Lens. Tant pis pour les espoirs qu'il avait suscités chez ses formateurs au Racing.
"Oui, je joue avec le sourire"
"Gaël était un joueur hors-norme du point de vue technique. Son geste était d'une fluidité désarmante. Dans les dribbles, le ballon ne plantait jamais", confiait récemment au Parisien Eric Assadourian, l'un de ses entraîneurs en Artois. Personne ne pensait plus jamais revoir le natif de Lille à Bollaert-Delelis sous la tunique Sang et Or.
Et puis, treize ans après un départ par la petite porte, Gaël Kakuta a fait son retour par la grande. Moins instable, plus mature que jamais. "Je pense qu'il est épanoui", estime son entraîneur Franck Haise. La descente en Ligue 2 avec Amiens a été digérée. Prêté avec option d'achat à Lens, le Franco-Congolais ne pouvait être plus heureux que de retrouver son club formateur, lui apporter sa science du football, son expérience. "Oui, je joue avec le sourire", confirme celui qui a déjà inscrit trois buts cette saison (une passe décisive).
Le leader technique du 3-4-1-2
Kakuta a grandi. De retour dans l'élite du foot français, le RCL bénéficie de son apport quasi-inespéré. Bien sûr, Franck Haise rêvait d'un tel leader technique. Mais l'attaquant, dans la forme de sa vie, fait mieux que répondre à ses espoirs. Son importance dans le 3-4-1-2 lensois est considérable.
"Ce qu'il produit sur le terrain durant la semaine et le week-end, c'est tout ce qu'on attendait de lui. On se disait qu'à ce poste c'était important d'avoir quelqu'un comme Gaël", confie son entraîneur. Les offensives artésiennes passent bien souvent par lui.
Chaque ballon touché est bonifié. Son sens du placement, sa technique et sa qualité de passe déstabilisent les blocs adverses. "Ce n'est pas le sauveur, tempère son entraîneur. Ce n'est pas un joueur qui fait les résultats mais Gaël a évidemment un rôle majeur dans l'organisation. Il a un rôle important dans le leadership technique, la construction du jeu."
À la perte de balle, l'ancien Amiénois est bien souvent le premier à presser, à harceler le porteur. Et à emmener avec lui des Lensois morts de faim. "On se déplace en groupe, ça fait moins de distance à parcourir pour chacun !" lance-t-il avec plaisir, prêt à défier, du haut de son expérience, la jeune garde de Saint-Étienne samedi en Ligue 1.