Un début de polémique est né ces derniers-jours. Vite éteint par la famille.
Steeve Briois, maire Front National d'Hénin-Beaumont, avait été l'un des premiers à faire l'annonce : donner le nom d'Arnaud Beltrame à une rue de la ville. En hommage au gendarme mort à 44 ans, lors de la prise d'otages d'un supermarché à Trèbes. Une délibération votée à l'unanimité a été prise en ce sens le 6 avril dernier. La "rue du Colonel Arnaud-Beltrame" se trouvera dans un quartier actuellement en construction dans le centre-ville.Mais entre-temps, l'Essor, le magazine spécialisé autour de la gendarmerie (Mise à jour : article dépublié ce jeudi), avait indiqué que la famille du Colonel refusait de voir des collectivités dirigées par le Front national accoler l'identité du défunt à un édifice ou inscrire son nom sur une plaque destinée à une artère.
"Je ne veux pas polémiquer avec sa famille, a réagi ce jeudi dans La Voix du Nord le maire Steeve Briois, mais Arnaud Beltrame appartient à la nation tout entière ! ».
Rebondissement, ce jeudi, la mère d'Arnaud Beltrame a indiqué au Parisien qu'elle démentait l'information du journal L'Essor. "Je rectifie le tir car c’est du n’importe quoi." "Qui sait si dans deux ans ces mairies seront toujours tenues par le Front national ?", ajoute-t-elle.
Fin de la polémique d'autant que sur le plan juridique, les ayant-droits n'ont pas à donner leur accord sur des dénominations de rue.
"Pas d'autorisation d'un éventuel héritier..."
Depuis les lois de décentralisation de 1982, la dénomination d’une voie publique relève de la compétence des communes. Le conseil municipal doit voter la proposition concernant la dénomination de la rue pour qu’elle soit effective. "Aucune disposition législative ou réglementaire ne fait obligation d'une consultation ou d'une demande d'autorisation à un éventuel héritier ou descendant d'une personnalité dont le nom va être utilisé pour dénommer un lieu public", peut-on lire dans le Journal Officiel du 11 août 2016.
Le ministère de l'Intérieur rappelle simplement que "l'attribution d'un nom à un espace public ne doit être ni de nature à provoquer des troubles à l'ordre public, ni à heurter la sensibilité des personnes, ni à porter atteinte à l'image de la ville ou du quartier concerné."
Une quarantaine de villes, dont au moins 6 dans la région, ont prévu de donner le nom d'Arnaud Beltrame à une rue, une place ou un square.