Fin avril 1918 à Saint-Venant, près de Béthune dans le Pas-de-Calais.
Un officier britannique amoureux des arbres veille sur ce jardin du manoir de la Peylouse miraculeusement épargné par les combats de la bataille de la Lys.
C'est près d'ici qu'il composera son dernier poème écrit en France. Cet homme c'est Siegfried Sassoon, le soldat-poète, très célèbre en Grande -Bretagne.
Lorsque la guerre éclate, Sassoon est un jeune homme dilettante, sa poésie est encore inconnue. Très patriote, il s'engage et rejoint en mai 1915 un régiment d'élite comme officier. Il participe à la bataille de la Somme.
Sassoon s'empare à lui seul d'une tranchée allemande et sort souvent pour des raids de nuit. Son courage presque suicidaire lui vaut d'être surnommé par ses hommes "mad Jack", le cinglé. Il sera décoré pour sa bravoure.
Mais en 1917, Sassoon très affecté par la mort d'un ami tué au combat refuse de reprendre les armes. Il ose écrire une lettre à sa hiérarchie qui sera publiée dans " the Times". Dans cette lettre, Sassoon se révolte contre l'horreur de la guerre. Ses exploits sont légendaires, il échappe à la cour martiale. On l'hospitalise, officiellement pour traumatisme. C'est là qu'il noue une grande amitié avec un jeune poète : Wilfred Owen. Une rencontre décisive, les deux hommes écriront parfois à 4 mains.
À l'été 1918, Sassoon est blessé tout près de Saint-Venant. Owen lui, est tué juste avant l'Armistice. Après-guerre, Sassoon se tournera vers l'écriture de romans. Son style a modernisé la poésie anglaise. Son poème "Suicide dans les tranchées " a été repris récemment par le rocker anglais Pete Doherty.
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