Incendie à Estrée-Blanche : que s'est-il vraiment passé ?

Deux jeunes pompiers volontaires et deux adolescents ont perdu la vie dans un incendie à Estrée-Blanche, dans le Pas-de-Calais. Voici ce que l'on sait du déroulé de la nuit.

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L'enquête vient seulement de démarrer, mais quelques pistes peuvent déjà expliquer comment les jeunes pompiers volontaires Arnaud Dauchy et Jonathan Cottrez ont perdu la vie dans le violent incendie qui s'est produit Estrée-Blanche, dans la nuit du samedi à dimanche 7 janvier

Le feu s'était déclaré aux alentours de 2 heures, dans une maison individuelle mitoyenne pour une raison encore inconnue. Au cours d'une "action de reconnaissance et d'attaque", les deux jeunes hommes ont été "cernés par les flammes et pris dans une chaleur intense." Grièvement blessés, ils ont été pris en charge et déclarés décédés vers 3h30.


L'enquête, confiée à la section de recherche gendarmerie de Lille vient seulement de démarrer. Cinq experts de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) basé à Pontoise (Val-d'Oise), ont été requis par le parquet de Béthune. 

Pour l'instant, les enquêteurs sont fortement ralentis par les amoncellements de gravas et de débris, sans parler du risque d'effondrement. On ignore donc toujours quelle est la cause de l'incendie.



On peut penser qu'il y a eu un phénomène d'embrasement généralisé


"Il y avait deux binômes" expliquait hier le directeur du SDIS du Pas-de-Calais Philippe Rigaud. "Un qui était au rez-de-chaussée et un qui était à l'étage justement pour faire cette mission de sauvetage."



"C'est difficile de dire pour l'instant ce qui a pu se passer, l'enquête le déterminera" ajoute le directeur, mais"on peut quand même penser qu'il y a eu un phénomène d'embrasement généralisé, un phénomène thermique particulier."

Un "flash-over" ?


Le phénomène d'embrasement généralisé, également appelé "flash-over", est "un phénomène thermique" qui se produit "quand vous avez une accumulation de fumée, surtout des gaz chauds. vous avez l'inflammation de ce gaz qui provoque ce phénomène soudain" ajoute le directeur du SDIS.


Ce phénomène est davantage décrit dans un document publié par le ministère de l'Intérieur. "Bien que des fumées s’échappent par les ouvertures du local, une partie se retrouve piégée dans le haut du volume augmentant le potentiel calorifique. Elles s’accumulent au plafond et se stratifient, créant un 'matelas de fumées'".


"Le feu continue à se ventiler mais l’évacuation de la chaleur reste insuffisante" peut-on également lire. "La phase d’instabilité est maximale et peut évoluer à tout instant vers l’embrasement brutal de tous les combustibles du volume. À ce moment, l’ambiance gazeuse du volume est hautement inflammable et la chaleur maximale."

C'est alors que par un phénomène d'appel d'air, lorsqu'en ouvrant une porte on fait entrer de l'oxygène, "le volume se retrouve entièrement embrasé pendant un très long moment" et la température 'ambiante' atteint environ 1000°C."

Pas d'imprudences commises


En tout cas leurs collègues sont clairs : ni Arnaud, ni Jonathan n'ont commis d'imprudence. "Je pense pas que ce soit une faute d'inexpérience" témoignait hier Correntin Cresson, collègue et ami de l'une des victimes, "ça peut arriver à tout le monde, plus âgé ou moins âgé."

C'est les aléas du métier. On connaît tous les risques.


"Quand on arrive en premier sur place, qu'on nous dit qu'il y a des victimes à l'étage qui sont piégées, tout le monde y serait allé sans forcément prendre de risques, on a des manoeuvres, on est formé pour ça" explique le pompier volontaire. "Là, c'est les aléas du métier. On connaît tous les risques."


Même avis du côté de la direction, qui précise que le binôme était équipé pour faire face à cette situation. "Ils ont respecté bien évidemment les procédures opérationnelles d'engagement sur ces types d'intervention" a précisé Philippe Rigaud.

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