Inondations dans le Pas-de-Calais. Le point sur les études en cours pour limiter les dégâts lors des prochaines fortes pluies

Depuis les inondations de 2023, dans le Pas-de-Calais, de nombreuses études ont été menées par la Communauté d’agglomération du Boulonnais ou encore par la SYMSAGEB, le gestionnaire des cours d’eau.  Tous s’accordent sur deux scenarii : freiner en amont le flux de la Liane et l’accélérer en aval pour qu’elle puisse se jeter plus rapidement dans la mer.

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L’étude de l’amélioration des écoulements de la Liane en situation de crue a été présentée il y a peu par le cabinet d'experts Egis. De son côté la SYMSAGEB, le gestionnaire des cours d'eau, avance sur un Programme d’Actions et de Prévention des Inondations (PAPI) depuis 2019.

Des études pour réduire les dégâts 

Ce PAPI validé et labellisé depuis cinq ans est basé sur une réflexion globale du bassin versant de la Liane. Thierry Cazin, le président de la SYMSAGEB explique que “tout le cours d’eau, dans sa longueur, a été modélisé pour comprendre son fonctionnement et comprendre comment la crue est provoquée.

Chargé de veiller au bon état écologique, physique et chimique des cours d’eau, le syndicat a aussi réalisé plus de 400 diagnostics chez les particuliers, pour les aider à se protéger au mieux d’éventuelles nouvelles inondations. 
Le but de ses études “prendre en compte tous les paramètres de l’amont à l’aval du fleuve pour améliorer la situation lors des crues”. 

D'ici à 2026, devrait se lancer la création de six ouvrages de ralentissements dynamiques. Lors des fortes précipitations, ces bassins permettraient dans un premier temps de retenir l’eau, dans un second temps de faciliter l’infiltration de celle-ci dans les sols à l’aide de buses. Ce processus devrait réduire la hauteur de l’eau de 40 à 50 cm. 4 Installations seront positionnées sur les bassins de la Liane, deux autres sur celui du Wimereux.

Un dispositif pour retenir 1 million de mètres cube

Un dispositif très attendu par les communes comme à Hesdigneul-les-Boulogne où en 2023 près de 65 habitations ont été touchées par les inondations. Avec parfois plus d’un mètre d’eau dans les logements, les habitants de la place Pauchet, coincée entre deux voies ferrées, sont sans doute ceux qui ont subi le plus de dégâts. Aujourd’hui au vu des résultats des analyses, très peu d’améliorations sont possibles pour cette zone de la commune. “Comme on est en fin de vallée, on est un bassin naturel de rétention” déplore Yves Hennequin, maire d’Hesdigneul-les-Boulogne. Les propriétaires et le maire doivent envisager une modification radicale de la place Pauchet. Pour l’élu : "C’est difficile de se dire qu’un jour le quartier devra être rasé, mais je pense que cette zone est vouée à la destruction pour qu’on puisse renaturaliser l’espace.”

La commune d’Hesdigneul-lès-Boulogne n’a pas les moyens de racheter la vingtaine de maisons. Mais un fonds d’aide européen, le fonds Barnier, propose aux propriétaires dont le bien est dégradé à plus de 50% de racheter leur habitation jusqu’à 240 000 euros.
Sur les 18 foyers concernés de la Place Pauchet, 17 ont déjà lancé la démarche.

Dans l’attente, la mairie ne peut, pour l’instant, qu’agir sur la prévention . 
Malheureusement tous ces changements demandent du temps, mais on est propriétaire de huit bassins de rétention, on les a tous déjà curés. On a retiré 9 millions de tonnes de terre pour améliorer leur capacité de stockage en cas de précipitations”. 

 

“On peut toujours se renvoyer la responsabilité mais il faut qu'on avance pour ne pas revivre ce genre de choses” 

Yves Hennequin, maire d'Hesdigneul-les-Boulogne

Pour tous les acteurs, dans les prochaines années, il est indispensable de réfléchir à l’aménagement du territoire, d’arrêter d’artificialiser les sols, de rendre les terrains plus perméables. Aussi bien en milieu rural qu’en zone urbaine. 
Parce qu’à la vitesse à laquelle le climat change, il n’est pas possible de tout anticiper. 
“ Maintenant, on connaît le phénomène des pluies quinquennales, le PAPI permettra de les contenir, mais ça ne règle pas le problème des pluies bi-centennales, on est incapable de réguler celle de 2023 pour le moment.” 

Si les professionnels essaient de réduire les dégâts liés aux précipitations, leur mission est aussi de préserver la qualité et la quantité d’eau. Essentielle à l’équilibre de la faune et la flore du territoire selon Thierry Cazin : “ On travaille à protéger l’eau et à la garder là où elle tombe parce qu’elle est indispensable. On en a besoin pour que notre département continue à être ce qu’il est.” 

Les particuliers aussi ont un rôle à jouer pour Yves Hennequin “tout un chacun doit faire le nécessaire, consolider les berges dont on est propriétaire par exemple... parce que tout est lié et c’est ensemble qu'on trouvera des solutions.” 

Mercredi 18 décembre 2024 à Saint Léonard, élus, associations et habitants sont invités à prendre connaissance des résultats de l’étude et des travaux envisagés par la Communauté d’Agglomération du Boulonnais. 

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