Inondations dans le Pas-de-Calais. Quelles conséquences sur les nappes phréatiques ?

Le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) en charge de la surveillance des nappes phréatiques est revenu ce jeudi 14 décembre, sur les conséquences des précipitations et des inondations sur les cours d'eau souterrains de la région.

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D'une façon générale, si l'on compare le niveau global des nappes phréatiques de la région entre le 1er novembre et le 1er décembre 2023, les niveaux sont passés de modérément hauts à très hauts dans la région. 

Le point dans le Boulonnais 


Tout un mois de novembre pluvieux, avec des précipitations records tombées en très peu de temps, aura transformé une partie du Boulonnais en un marécage géant. L'hypothèse la plus aisée est alors d'en déduire que ce trop-plein d'eau est bénéfique pour la recharge des nappes phréatiques régionales, qui commence naturellement à l'automne. Mais est-ce vraiment le cas ? 

Dans le Boulonnais, les sols sont majoritairement composés de roches calcaires. Une composition géologique qui permet plus facilement à l'eau de s'infiltrer pour atteindre les nappes phréatiques. En moyenne, l'eau de pluie rejoint les cours d'eau souterrains en deux semaines environ. "Dans le Boulonnais, les nappes sont très réactives et les niveaux ont augmenté de façon significative" observe Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM, le Bureau de Recherche Géologique et Minière en charge de surveiller les nappes phréatiques. L'effet combiné de fortes pluies et de la nature des sols. "C'est aussi dû au fait que la recharge de ces nappes avait été bonne les années précédentes, leur niveau était déjà modérément haut". Mais est-ce une bonne nouvelle ? Plutôt, sauf en cas de nouvel épisode de pluies intenses. Les nappes du Boulonnais seraient alors plus facilement saturées et deviendraient un facteur aggravant en cas de crues des cours d'eau, la Liane ou la Canche par exemple. Si un épisode semblable à celui du mois de novembre survenait, les nappes phréatiques surchargées ne permettraient plus d'évacuer l'eau rapidement. 

Le point dans la Somme 

La Somme a aussi connu un mois de novembre pluvieux, dans une moindre mesure. Les sols sont composés de craies, ce qui rend les nappes phréatiques très inertielles, c’est-à-dire imperméables. "Lorsque la pluie tombe sur un sol de craie, l'eau peut mettre jusqu'à deux ou trois mois pour s'infiltrer et atteindre la nappe phréatique" explique Violaine Bault. D'habitude, la période de recharge des nappes commence à la mi-novembre. Et pour cette année, elle commence bien. Le niveau des nappes phréatiques de la Somme se rapproche de la moyenne et atteint même des "niveaux presque normaux". Le prochain bilan, prévu au printemps 2024, dépendra des pluies des prochains mois. Mais il est, d'ores et déjà, peu probable que les nappes phréatiques atteignent un très haut niveau dans la Somme.  



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