Monseigneur Olivier Leborgne, évêque d'Arras, présidera la cérémonie des funérailles de Lola, à la collégiale de Lillers, lundi 24 octobre. Au-delà du drame, il souhaite faire passer un message d'"espérance". Entretien.
C'est un dernier hommage à Lola, qui s'annonce chargé en émotions. Monseigneur Olivier Leborgne s'apprête à présider la cérémonie d'obsèques dédiée à l'adolescente de 12 ans, lundi 24 octobre, à partir de 13h45, à la collégiale de Lillers. Comment se prépare-t-il à vivre ces funérailles ? Quels mots choisir dans ces circonstances ? L'évêque d'Arras s'est confié au micro de France 3 Nord Pas-de-Calais.
Comment vont se dérouler ces obsèques ?
Ces obsèques vont se dérouler comme elles se déroulent le plus souvent possible selon la liturgie de l'Église catholique quand une famille nous demande une célébration à l'église. Il y aura un temps d’accueil, un temps autour de la parole de Dieu, un temps de prière et de bénédiction.
Comment aborde-t-on un moment comme celui-ci ?
J’y pense. Ça me travaille. Ça me travaille dans mon humanité. Ça me travaille dans ma foi. Ca me travaille comme évêque. Ma manière de faire, c'est que je prends tout cela dans ma prière et que petit à petit les mots viennent. Mais les mots précis viendront au moment de la célébration.
Je veux que les parents de Lola retrouvent la possibilité de vivre dès maintenant.
Quel message délivrer dans de telles circonstances ?
D’abord, ce sont les obsèques de Lola qu’on va célébrer, on est là pour personne d’autre.
Une jeune fille est morte dans des circonstances dramatiques, écho d’un monde qui a mal et du mal du monde. Qu’est-il possible d’espérer dans ces circonstances ? Je vais essayer de porter ce message, avec la famille et tous ceux qui sont là.
Dans ce drame, il faut qu'on soit plus fort que la logique de mort. Il faut oser une logique de vie, balbutiante, tâtonnante, mais oser une logique de vie. Je vais essayer de m’inscrire dans ce chemin-là. Parce que je veux que les parents de Lola retrouvent la possibilité de vivre dès maintenant.
Quel est le rôle de l'Église dans de telles circonstances ?
Des gens viennent nous voir et nous demandent de marcher avec eux, donc on marche avec eux. Le rôle de l'Église c’est aussi de témoigner de l’évangile, même s’il ne résout pas toutes les questions. Beaucoup de gens doivent se poser des questions. C’est vrai que Dieu n’a pas supprimé la mort. Mais il a plongé dans la mort, pour que nous puissions accueillir une puissance de vie par la résurrection de Jésus qui nous permet d’oser la vie et nous permet de penser que la logique de mort n’aura jamais le dernier mot, quand bien même on se battrait avec elle.
J’espère que les gens seront très sobres, très discrets, très respectueux et qu’ils seront avec la famille, pour prier pour Lola.
Comment faire pour que l’on pense à Lola et personne d’autre ?
Cela se fera par ma manière de présider. Dans tous les cas j’ai, malheureusement ou heureusement, un peu d’expérience. Donc je l’aborde, à la fois avec les sentiments qui sont les miens, devant le drame et l’ampleur que ça a pris au niveau national. Mais je l’aborde aussi dans une confiance.
Il y a aura beaucoup de monde le jour des obsèques, quelles conséquences cela peut avoir sur la famille ?
J’espère que les gens seront très sobres, très discrets, très respectueux et qu’ils seront avec la famille, pour prier pour Lola. C’est ce que la famille désire. Ça sera simple, sobre et j’espère que tout le monde saura le respecter.
Vous avez rencontré les parents de Lola, que vous ont-ils dit ?
Je les ai rencontré, on a pu parler de ce qu’ils désiraient. C’était une très belle rencontre humaine qui regarde les parents de Lola et moi-même