Meurtre de Lola : le parti Reconquête a organisé deux rassemblements dans l'Oise sur fond de récupération politique

Une trentaine de militants Reconquête se sont retrouvés à Beauvais pour rendre hommage à Lola sans prononcer son nom et ce, malgré l'appel des parents de l'adolescente à cesser toute récupération politique. Un autre rassemblement a eu lieu à Compiègne.

Un rassemblement organisé par le parti d'extrême droite Reconquête suite au meurtre de Lola a eu lieu sur la place de l'Hôtel de Ville à Beauvais samedi 22 octobre. Pourtant, les parents ont appelé à deux reprises à cesser "toute utilisation du nom et de l'image de leur enfant à des fins politiques". 

Ils demandaient également de "pouvoir honorer la mémoire de leur fille dans la sérénité, le respect et la dignité qui lui est due". Cela n'a pas convaincu les militants Reconquête du département puisque certains se sont rassemblés publiquement, notamment à Beauvais. 

"Je trouve ça purement scandaleux"

Norbert Depresles, candidat Reconquête aux élections législatives 2022 dans la circonscription de Beauvais à l'initiative de ce rassemblement, affirme qu'il ne s'agit pas d'une "récupération politique" mais d'un hommage "apolitique" ouvert à tous.

Il explique avoir demandé l'autorisation à la préfecture "au nom du parti politique" en se disant avoir peut-être "plus d'écoute au niveau de la préfecture et visiblement, ça a été le cas". L'ex-candidat ajoute qu'il n'y a "ni portrait, ni prise de parole" qui prononce le prénom de Lola pour respecter le choix des parents qu'il "peut comprendre".  

Mais pour les habitants de Beauvais qui traversaient la place de l'Hôtel de Ville, ce rassemblement va "à l'encontre du choix de la famille". Une passante s'oppose à l'amalgame fait entre l'auteure présumée du meurtre, les OQTF et l'immigration : "ça n'a strictement rien à voir avec l'immigration. Un comportement n'est pas lié à une origine ou une nation, c'est individuel". 

"Je trouve ça purement scandaleux, on ne respecte pas la famille, c'est de la récupération politique qui ne sert strictement à rien. Aujourd’hui je pense uniquement à la famille, à cette petite fille et je crois que tout le monde ferait bien d’en faire autant", s'insurge une Beauvaisienne tandis qu'un autre pointe du doigt des gens qui n'ont "pas de morale pour utiliser ce genre de choses". 

Une lettre à la préfète de l'Oise

Jeudi 20 septembre déjà, le militant Benjamin Belaïdi demandait dans une lettre publique à destination de la Préfète de l'Oise, "d'interdire par arrêté préfectoral" la manifestation de Compiègne, ville dont il est originaire. Pour lui, "la récupération politique du meurtre de Lola par l'extrême droite est d'une indécence totale". 

Il cite également le chef du parti Reconquête Eric Zemmour, condamné pour "provocation à la discrimination raciale", qui déclarait ce jeudi sur BFM TV et RMC qu'un "crime commis par un étranger sur un Français n'est pas de la même eau qu'un crime commis par les Français". En somme, c'est un "appel à la haine et au rejet de l'autre", insiste Benjamin Belaïdi. 

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, déclarait également jeudi avoir vu naître dès les premières minutes de ce fait-divers, un certain nombre "d'exploitations de charognards qui tentent de faire de la politique assez basse". Il a aussi dénoncé "des récupérations via des hashtags pour inciter à des manifestations à but politique" de ce drame qui a choqué la France entière. 

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