Déshabillé de ses coques en bois, le dragon de Calais perd un peu de sa superbe, mais c’est pour la bonne cause. Depuis le 8 janvier, le monstre de métal se refait une beauté avant de reprendre les promenades sur la digue dès le samedi 17 février.
Du haut de sa nacelle, Florent Boyaval tend la chaîne qui permet d’ouvrir et de fermer la gueule du dragon. Un travail méticuleux où rien ne doit être laissé au hasard. "C’est du sur-mesure", explique le technicien. "Si vous n’avez pas de gueule, vous n’avez pas d’effet et donc pas de flammes."
Face à la mer, le monstre de métal de 25 mètres de long donne du fil à retordre aux techniciens et pilotes machinistes sur place. Pour vérifier que tout fonctionne correctement et assurer la sécurité des visiteurs, il a fallu inspecter les circuits électrique et hydraulique qui permettent à la bête de prendre vie.
Un taux de voyages annulés inférieur à 1% en 2023
"Le dragon est très mobile donc il y a toujours des flexibles hydrauliques qui vont frotter sur les pièces métalliques et s’user", précise Jean-Philippe Javello, directeur de la compagnie du Dragon de Calais. Quant aux coques en bois qui constituent la peau de la bête, elles ont été démontées, vernies, puis remontées. "Avec le sable et les embruns, le vernis a tendance à se dégrader rapidement et les embruns commencent à attaquer la couleur, et là, on n’est plus sur le même coût financier."
Un travail en flux tendu pour un bilan de santé pas comme les autres. Pour la compagnie du Dragon, la maintenance de janvier est essentielle pour éviter les problèmes techniques. La bête, qui fête ses 5 ans en fin d’année, doit rester en forme pour la saison à venir. En 2023, le taux de voyages annulés pour cause de panne était inférieur à 1%. "C’est une de nos priorités", insiste Jean-Philippe Javello. "Le gros de la maintenance, c’est la maintenance préventive pour éviter les pannes. C’est le fruit du travail réalisé par les équipes techniques."
"Toujours plein d'émotions"
À la veille de la réouverture au public, certains curieux passent par la passerelle pour admirer le dragon, encore endormi. Laurence, calaisienne, est tout émue. "Je suis une grande fan de François DelaRozière [ndlr : directeur artistique de la compagnie La Machine, à l’origine du Dragon] depuis 1994. On est allés à Toulouse pour voir le Minotaure et à Nantes pour les machines. C’est toujours plein d’émotions. C’est magique. C’est bien que le dragon soit dans notre ville."
Avec 42 000 visiteurs en 2023 contre 38 000 en 2022, l’engouement pour le dragon ne se dément pas.
Dès ce samedi 17 février, les voyages à dos de dragon vont pouvoir reprendre sur le front de mer de Calais.