C'est une première, depuis ce mercredi 1er février, le Dragon de Calais propose des visites au public pour découvrir les coulisses de sa maintenance habituelle de début d'année.
Dans sa nef de verre, face à la Manche, le Dragon de Calais dort encore. Il hiberne. Autour de lui, les techniciens s'activent. Comme chaque année, à la même période, le géant de bois et d'acier se repose pour mieux se réveiller. Car en bord de mer, avec le sel et le vent, la menace principale pour ce géant de bois et d'acier, c'est la corrosion. Alors, durant cinq semaines, il va subir une révision complète.
"Tu n'as pas eu trop de surprises en démontant ?" s'enquiert auprès de son collègue Freddy Leblanc, électromécanicien. "Non, on a eu pire, déjà" répond son camarade. Freddy le connait bien ce dragon. Il était à Nantes il y a cinq ans dans les ateliers de La Machine pour participer à la construction de cette créature aux écailles de bois et au squelette d'acier. Désormais, c'est à Calais qu'il travaille. Au chevet de ce dragon. Il en est devenu en quelque sorte le vétérinaire. Normal donc, qu'il soit aux petits soins pour ce gros bébé de 10 mètres de haut, 25 mètres de long et qui pèse 72 tonnes.
"Etant donné qu'on a plus de 200 mouvements sur le dragon, on a beaucoup d'hydraulique, de vérins, de flexibles qui apportent l'huile dans ces vérins et dans ces mouvements, il y a beaucoup de frottements", explique Freddy Leblanc. "On profite de l'arrêt pour enlever les coques de bois, accéder à ces flexibles, vérifier l'état de ces flexibles et si besoin, les changer."
L'an dernier, le Dragon de Calais a transporté sur son dos 39 000 visiteurs. Il faut donc contrôler sa peau, ses articulations. Traitement antirouille, peinture, vernis, un checkup complet !
"C'est une période de mue. Il change un peu de peau. Il remet sa peau qui a été revernie." explique Jean-Philippe Javello, le directeur de la Compagnie du Dragon.
"Cette période est cruciale parce-qu'elle va nous permettre de limiter par la suite les éventuels incidents. L'an dernier, par exemple on a eu moins de 1% de voyages annulés à cause de panne, ce qui est exceptionnel !"
Jean-Philippe Javello, directeur de la Compagnie du Dragon
Nouveauté cette année, pour la première fois, la traditionnelle période de soins est ouverte au public depuis ce mercredi 1er février. Des visites commentées sur réservation.
"La formule de "soins" et de "vétérinaire" s'applique vraiment au dragon", explique Stéphane Ribeiro Da Ascencao, le responsable communication de la Compagnie du Dragon. "On vient découvrir le travail de machinistes, de pilotes, de dragonniers, toute une équipe qui habituellement s'efface au profit de la vie du dragon. Là, c'est aussi l'occasion de rencontrer tout le monde."
Le 11 février prochain, le dragon se réveillera à nouveau. Il sera alors prêt à embarquer des passagers pour un voyage poétique et magique sur le front de mer de Calais.