Il y a 6 mois ils entamaient un mouvement de colère de plusieurs semaines. En jeu : leurs conditions de travail, leurs rémunérations, les normes excessives. Un combat qui leur a permis d'obtenir quelques concessions de la part du gouvernement, mais avec la dissolution, certaines promesses sont figées... Alors, les syndicats agricoles invitent actuellement les candidats aux législatives pour échanger. Reportage à Hersin Coupigny et Verquin, dans le Pas-de-Calais.
Gabriel Trolet a l'impression de s'être battu pour rien. Lui, qui a participé à la mobilisation nationale des agriculteurs cet hiver, fait un constat amer. S'il y a bien eu quelques avancées, des aides financières notamment, il misait surtout sur le projet de loi agricole du gouvernement, aujourd'hui menacé.
Le risque est celui d'avoir fait tout ce mouvement pour rien
Gabriel Trolet, exploitant agricole à Hersin-Coupigny, président de la FDSEA du Béthunois
"Cette loi, elle n'était pas parfaite c'est sûr : elle ne répondait pas à toutes nos attentes mais c'était un début de réponse. C'est comme si on avait fait tout cela pour rien", explique Gabriel Trolet, exploitant agricole à Hersin-Coupigny, président de la FDSEA du Béthunois.
Reprendre tout depuis le début, et remettre les revendications au cœur de la campagne des législatives... Pendant trois jours, les agriculteurs du Pas-de-Calais reçoivent dans leurs exploitations les candidats aux législatives pour évoquer leur quotidien, leurs problèmes comme l'inflation tarifaire depuis les événements en Ukraine.
À eux de faire le travail pour nous sauver !
Nathan Lamerant, secrétaire des Jeunes Agriculteurs Béthune-Lens
Deux mondes qui se font face : les principaux partis sont représentés, écoutent les doléances, mais très vite s'opposent sur leurs programmes. Un combat d'idées pour séduire en quelques minutes ces agriculteurs. Et dans ces circonscriptions rurales, c'est un électorat très convoité qui attend plus que des promesses. Comme Nathan Lamerant, secrétaire des Jeunes Agriculteurs Béthune-Lens, qui regrette le trop-plein de normes, d'administratif. Le prix de revient des activités est aussi pour lui une revendication importante. "À eux de faire le travail pour nous sauver, maintenant", conclut-il.
La FDSEA et les Jeunes agriculteurs, à l'origine de ces rencontres, ont présenté 27 propositions concrètes aux candidats. Les deux syndicats agricoles ne donnent aucune consigne de vote à leurs adhérents.
Avec François Wasson et Stéphane Bruhier / FTV