"Du foutage de gueule": les vacances de joueurs du Paris SG à Ibiza, d'où ils sont revenus avec le coronavirus, passent mal à Lens, où les supporters Sang et Or s'agacent d'un possible nouveau report en Ligue 1.
"On laisse faire certaines choses à certains et nous subissons", fulmine Dominique Leroux, président du groupe de supporters Sang et Or, Captain Siko, joint par un correspondant de l'AFP.
L'objet de sa colère : les conséquences du report de Lens-PSG, décalé du 29 août au 10 septembre pour permettre aux joueurs parisiens de souffler après leur parcours jusqu'en finale de Ligue des champions.
Ibiza
Dès le report acté, la plupart des joueurs parisiens sont partis en vacances, dont une bonne partie à Ibiza, aux îles Baléares, où le virus circule activement.Mauro Icardi, Keylor Navas, Marquinhos ou encore Ander Herrera se sont photographiés sur les réseaux sociaux, paradant sur des yachts au large de l'île espagnole prisée des stars du foot.
Mais les vacances au soleil ont tourné au fiasco. Trois joueurs de l'effectif - la superstar Neymar et les milieux argentins Angel Di Maria et Leandro Paredes - y ont attrapé le coronavirus, selon une information du journal L'Equipe, confirmée à l'AFP par une source dans l'entourage sportif des joueurs qui requiert l'anonymat en raison du secret médical.
Trois joueurs du @PSG_inside sont confirmés positifs au test Sars CoV2 et sont soumis au protocole sanitaire approprié.
— Paris Saint-Germain (@PSG_inside) September 2, 2020
L’ensemble des joueurs et du staff continueront à réaliser des tests pendant les prochains jours.
Quarantaine pour les "cas contact"
Tous les joueurs en contact avec les trois infectés ont été placés en quarantaine et testés, explique le club qui, secret médical oblige, n'a pas confirmé ni infirmé l'identité des personnes touchées.Jeudi, c'était au tour des joueurs partis ailleurs qu'à Ibiza d'être testés, avant un retour à l'entraînement qui a été décalé au lendemain.
Or, le protocole sanitaire actuellement mis en place par la Ligue de football professionnel (LFP) prévoit la possibilité de reporter un match à partir de quatre cas positifs au sein d'un club sur huit jours.
La LFP veut certes amender la règle pour faire en sorte "que tant que 20 joueurs de l'effectif sont négatifs, alors le match peut être maintenu", selon les explications livrées mercredi de Quillot. Mais le directeur général exécutif n'a pas précisé quand la règle pourrait entrer en vigueur.
"Les dindons de la farce"
A Lens, la possibilité d'un second report de l'affiche, le premier match en L1 au stade Bollaert depuis 2011, rend furieux les supporters interrogés par l'AFP."Heureusement qu'il n'y a finalement pas trop de supporters dans les stades, car ces derniers seraient encore les dindons de la farce, avec les nombreux matches reportés", ironise Pierre Revillon, porte-parole des Red Tigers, principal groupe ultra de la tribune Marek.
"C'est du foutage de gueule après déjà un premier report. Là, partir en vacances tous ensemble, avec les sorties nocturnes... C'était sûr que cela arriverait", peste Loïc Willer, président des North Devils.Car a posteriori, les photos abondamment relayées par les stars parisiennes sur Instagram, montrent un respect très relatif des gestes barrières malgré les consignes du club.
"Ces joueurs se croient tout permis. Ils sont partis, font la fête sans réfléchir. Résultat, qui passera pour un imbécile ? Le club du PSG. Sans oublier la LFP qui a pu autoriser cela", dit Dominique Leroux, du groupe Captain Siko. Si le match devait être maintenu, l'entraîneur parisien Thomas Tuchel serait en tout cas confronté à un casse-tête.
Calendrier chargé
En plus des trois cadres contaminés et donc indisponibles, le technicien allemand devra composer avec l'état de forme de ses internationaux français Kylian Mbappé et Presnel Kimpembe, sélectionnés avec les Bleus pour affronter la Croatie deux jours avant le match à Lens.Et il devra également anticiper la réception de Marseille trois jours après au Parc des princes, prélude à deux rendez-vous la semaine suivante contre Metz et à Nice.
Pour les Lensois, le retour en Ligue 1 risque de se faire face à une équipe bis... D'ores et déjà, la fête est gâchée.