Aller à l'hôpital peut être particulièrement anxiogène pour les enfants. Afin de les aider à vaincre cette peur, et former les étudiants infirmiers au public pédiatrique, l'Institut de Formation en Soins Infirmiers de Lens a ouvert le temps d'une matinée son hôpital des nounours. Le principe est simple : les enfants viennent y soigner leurs peluches blessées.
C'était une matinée par comme les autres à l'Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) de Lens. Des dizaines de peluches se sont présentées aux urgences après une lourde chute à vélo. Dans le cadre du dispositif Hôpital des nounours, les étudiants infirmiers se sont prêtés au jeu de faire découvrir le parcours de soins à des écoliers de grande section. Les cobayes du jour, leurs peluches.
"Mon doudou s'est cassé la patte", alerte une jeune élève de maternelle. Son compagnon de velours à l'effigie de Minnie Mouse a été envoyé sans hésitation au bloc opératoire. Pour rassurer la maman de Minnie, les infirmiers indiquent : "il y aura plein de gens dans le bloc pour s'occuper du doudou."
Un parcours médical repensé de A à Z pour les enfants
Pour aider les enfants à appréhender leurs futures visites chez le médecin ou un passage aux urgences, l'hôpital des nounours a accueilli 40 maternelles de l'école Thérèse Cauche de Lens dans la matinée du 3 décembre 2024.
Découverte de l'ambulance, passage aux urgences, l'imagerie médicale, le bloc opératoire, la prévention, les têtes blondes déambulent de stands en stands pour se familiariser avec les pratiques médicales et s'exercent sur leurs doudous.
Ce parcours a été pensé de A à Z par les étudiants infirmiers de 2ᵉ année de la Croix-Rouge Française à Lens. "L'objectif pour eux est de dédramatiser l'hospitalisation des enfants, c'est un projet qui répond à un besoin de santé publique : la peur des enfants", explique Stéphanie Vennin, coordinatrice et formatrice des étudiants de 2ᵉ année à l'IFSI de Lens.
Une démarche formatrice pour les étudiants infirmiers
Ces deux heures de formation sont également bénéfiques pour les plus grands qui les accompagnent. "On n'a pas l'habitude de travailler avec les enfants. En stage, on est avec des adultes. C'est un petit truc en plus", estime Mahée, l'une des étudiantes en soins infirmiers qui s'est prêtée au jeu de l'hôpital des nounours.
Pour rassurer les tout-petits et leur expliquer le parcours de soins, à chacun sa technique. Certains se baissent à leur hauteur, d'autres essayent d'adapter leur vocabulaire ou de vulgariser leurs gestes. "Ça nous permet d'adapter notre approche", souligne Justine, elle aussi étudiante.
Des astuces mises à rude épreuve lors de la fameuse piqûre que ces apprentis soignants en culotte courte ont finalement appréhendé avec beaucoup de sérénité. C'est notamment le cas d'Aya et Mya, formelles sur ce point. Est-ce qu'elles ont eu peur ? "Non !"