RC Lens : "mains baladeuses", "mecs qui se frottent", des supportrices dénoncent des agressions sexuelles à Bollaert

Depuis quelques jours, sur les réseaux sociaux et dans la presse, des fans lensoises dénoncent des soupçons de harcèlement et d'agression sexuelle au stade Bollaert. Face à cette libération de la parole, le club a ouvert une enquête et un groupe de supporters a exclu l'un des siens.

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C'est l'onde de choc dans la communauté Sang et Or. Alors que le club célèbre une fin de saison magique, depuis quelques plusieurs jours, des voix de supportrices lensoises s'élèvent sur les réseaux sociaux et dans la presse pour dénoncer des scènes de harcèlement et d'agression sexuelle dans l'enceinte du stade Bollaert.

C'est un article de La Voix du Nord, publié mercredi 31 mai, qui a mis en lumière les comportements malsains de certains hommes dans les tribunes du RC Lens. Trois femmes, âgées de 17 à 27 ans, y prennent la parole anonymement pour dénoncer des faits pénalement répréhensibles dans certains cas.

"Il me disait : "t'es bonne""

Parmi ces témoignages collectés par nos confrères, on peut notamment lire celui d'une supportrice Sang et Or bloquée par trois hommes dans les toilettes avant d'être sauvée par un steward. "L’un d’entre eux bloque la porte, les deux autres sont collés à moi, raconte-t-elle. Je sentais l’alcool dans leur respiration. Ils me disaient : "T’es bonne, qu’est-ce que tu fais là ?" J’ai fini par crier.

Une autre dénonce des "mains baladeuses" dans les mouvements de foule entre supporters, dont elle dit "se méfier". Quand la troisième rapporte des chants sexistes dans le bus du genre : "vas-y, Camille montre nous tes fesses, vas-y Camille, montre nous ton cul."

"Horrible de se sentir comme un objet"

Avant la publication de cet article, c'est sur les réseaux sociaux, notamment Twitter, que les témoignages ont commencé à affluer ces derniers jours. Plusieurs comptes se revendiquant comme supportrices des Sang et Or ont partagé de mauvaises expériences, allant des propos sexistes au harcèlement sexuel. Avec un effet boule de neige et une vague de libération de la parole.

La Bruja raconte dans un Tweet daté du 29 mai : "la dernière fois (...) mon père s'est absenté 5min pour aller au WC des mecs sont passés à côté en disant "hmm pas mal ça", j'étais tellement choqué que sur le coup j'ai pas su réagir, horrible de se sentir comme un objet en vitrine."

Derrière le psoeudo La Bruja, c'est Astrid Bourgy, 21 ans, fan du RC Lens depuis toute jeune, avec qui nous sommes entrés en contact. Au-delà de ces outrages sexistes, cette technicienne informatique déplore l'attitude des témoins de la scène. "Il y avait beaucoup de gens autour de moi qui ont simplement regardé la situation, raconte-t-elle. Personne n'a réagi."

"Des mecs qui en profitent pour caresser le cul"

Plusieurs jeunes femmes disent craindre les mouvements de foule, dont certains supporters profiteraient pour toucher leur voisine de tribune. Comme lors du "Tous ensemble", où tout le stade, debout, côte à côte, chante en choeur. Le compte Jeffwolf parle de "mecs qui se frottent ou qui en profitent pour caresser le cul ou la poitrine quand il y a bain de foule". Ce que quoi réagit Maeva : "j'avoue qu'il s'agirait de bien placer ses mains pendant le "tous ensemble". Wendy, elle, préfère s'en passer : "voilà pourquoi je ne le fais plus."


 

Le harcèlement n'est pas cantonné aux tribunes de Bollaert, il débute, se prolonge ou se déroule parfois sur internet, comme nous l'a expliqué Madd**e, une supportrice lensoise : "Honnêtement je n’ai pas subi de harcèlement en tribune mais du harcèlement sur ce réseau par des comptes masculin lensois... J’ai de la chance car je vais avec mon copain au stade et rien ne m’est encore arrivé."

Le club ouvre une enquête, un supporter exclu d'un groupe

La direction du RC Lens n'est pas restée insensible à ces révélations. Selon la Voix du Nord, elle a ouvert une enquête pour collecter ces récits auprès des supportrices lensoises. "S’il y a un signalement est que les faits sont avérés, ces personnes ne mettront plus les pieds à Bollaert, indique le club chez nos confrères. Il n’y a pas l’ombre d’une place pour des gens comme ça. Lens, c’est la ferveur joyeuse et ça doit le rester."

Le comité Sang et Nord, une association regroupant des supporters, a publié un communiqué de presse mercredi 31 mai. "C'est avec regret, sidération et colère que nous avons pris connaissance ce jour de propos plus que déplacés et pouvant relever du harcelement sexuel de la part d'un adhérent de l'association envers plusieurs femmes, indique le groupe. Ce comportement va totalement à l'encontre des valeurs pronées par notre association. Par conséquent et à l'unanimité des membres du bureau, nous avons pris la décision de l'excluredefinitivement."

J'invite nos supportrices à porter plainte, c'est cela qui fera bouger les choses j'espère.

Franck Haise, entraineur du RC Lens

L'entraineur des Sang et Or, Franck Haise, n'a pas éludé le sujet non plus lors de la conférence de presse d'avant match, ce jeudi 1 juin. "Comme dans tous les niveaux de la société, que la parole des femmes se libère sur ce genre de délits c'est évidement une très très bonne chose, a-t-il déclaré. Le club est avec nos supportrices, avec les femmes en général. Maintenant j'invite nos supportrices à porter plainte, c'est ça qui fera bouger les choses je l'espère."

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