Une grande victoire pour les supporters de Lens : la tribune Marek du stade Bollaert-Delelis, avec ses supporters debout, a été inaugurée samedi à l'occasion de la réception de Sochaux en Ligue 2, marquant la fin d'un long combat.
Avec celles d'Amiens, Saint-Etienne et Sochaux, l'enceinte du club artésien fait partie de celles choisies cette saison pour une phase de test "avant d'envisager les suites à donner à ce dispositif" selon le ministère des Sports. Le retour des tribunes debout, bannies en France depuis le drame de Furiani en 1992, était ardemment réclamé par la plupart des fans depuis de nombreuses années.
"C'est un grand moment pour nos supporters, l'aboutissement d'un projet qui était en gestation depuis bien longtemps. Sans leur soutien, on n'y serait jamais arrivé", a souligné depuis la pelouse Joseph Oughourlian, président et actionnaire majoritaire du RCL. "C'est un retour aux sources pour ceux qui ont connu Bollaert dans les années 80 et 90", a ajouté Arnaud Pouille, le directeur général du club lensois. Les deux hommes sont ensuite allés rejoindre les supporters, agitant même un drapeau aux couleurs sang et or.
La tribune Marek, qui peut contenir 4162 personnes et où se trouve le kop lensois, a perdu tous ses sièges pour l'occasion et était samedi déjà bien garnie à une heure et demie du coup d'envoi face à Sochaux. Au début du match, elle a affiché une grande banderole clamant "Enfin une tribune populaire".
Ambiance exceptionnelle cet après-midi au stade Bollaert pour la réception de Sochaux ! pic.twitter.com/FZeLnwdr1D
— Ultras Made in (@UltrasMadeinFR) 15 septembre 2018
"Retrouver ce lien social"
"Il faut retrouver ce lien social et cette effervescence", a de son côté affirmé Jacqueline Maquet, députée (LREM) du Pas-de-Calais très investie dans le dossier des tribunes debout.
Pour Pascal Demuynck, responsable du Comité pour le Retour de l'Ambiance à Bollaert, c'est l'aboutissement après "un combat de 16 années". "Les supporters pourront vivre leur passion sans risquer de se blesser. Je ne parle pas de tribunes debout mais de sécurisation des tribunes. Aujourd'hui, le supporter ne peut pas soutenir pleinement son équipe en étant assis", estime-t-il.
Il y a quelques semaines, Jacqueline Maquet s'était émue de l'interdiction de déplacement des supporters lensois pour le match de championnat à Metz. Pour les supporters rencontrés samedi, cette impossibilité de soutenir leur équipe à l'extérieur lors de certaines rencontres est, plus encore que l'autorisation d'utiliser des fumigènes, le prochain grand combat à gagner.
"En France, on n'est pas capables de gérer des déplacements de 300 personnes alors qu'en Allemagne, ils sont souvent de 3000 à 5000", explique à l'AFP Pascal Demuynck. Pourtant, ils ne sont pas plus compétents que nous, c'est juste une question de volonté."
Très investis dans le dossier des tribunes debout, porté de longue date au niveau local et relayé nationalement par l'Association Nationale des Supporters (ANS), les politiques continueront donc à être sollicités. "On sera à vos côtés pour d'autres projets", a ainsi assuré Sylvain Robert, le maire (PS) de Lens.
Sur le terrain, le RC Lens a prolongé la fête en s'imposant 2-0 face à Sochaux, remontant ainsi à la 3e place du classement.