Pour le week-end du 11 novembre 2024, la communauté d'agglomération de Lens Liévin et Lens tourisme organisent un festival consacré aux images de guerre et à la place qu'elles prennent dans notre société. Au programme à Notre-Dame-de-Lorette, expos, rencontres et projections. Pour cette première édition, ce sont les femmes en temps de guerre qui sont mises à l'honneur.
C'est une première dans la région, un festival consacré aux images de guerre. Comment influencent-elles notre société ? La question sera posée tout au long de ce week-end du 11 novembre 2024 à Souchez (Pas-de-Calais) lors des différents événements qui ponctueront Images de guerre, guerre des images.
"Comprendre une image, prendre le recul nécessaire pour analyser ce que l’on voit devient un sujet de société, analysent la communauté d'agglomération de Lens Liévin et Lens tourisme. À travers des projections, expositions et rencontres, ce festival d’éducation à l’image offre un décryptage et amène à réfléchir sur la place des images de guerre dans la société et leur impact sur notre perception des conflits." La première édition met en lumière le rôle crucial des femmes pendant les conflits armés, offrant une perspective unique sur leur expérience souvent négligée dans l'histoire de la guerre.
Festival "Images de #guerre, guerre des images" du Mémorial 14-18 à #Souchez du 6 au 11/11 : des projections, expos, rencontres avec des réalisateurs, historiens et journalistes pour réfléchir sur la place et l'impact des images de guerre dans la société ℹ️https://t.co/GBga7lAlDh pic.twitter.com/sZIIGJx5Gh
— pasdecalais62 (@pasdecalais62) November 5, 2024
Un regard nouveau sur les femmes en temps de guerre
Le festival accorde une attention particulière aux femmes - mères, filles, soignantes, photoreporters - dont la contribution et les épreuves pendant les périodes de conflit ont longtemps été sous-représentées. Cette édition vise à corriger ce déséquilibre en présentant des images et des récits qui témoignent de la réalité complexe vécue par les femmes en temps de guerre.
L'exposition principale met en avant la diversité des rôles assumés par les femmes pendant la Première Guerre mondiale, des "munitionnettes" qui ont remplacé les hommes dans les usines d'armement aux infirmières qui ont soigné les blessés sur le front dans des conditions souvent difficiles, en passant par celles qu'on a appelées les "marraines de guerre" pour avoir apporté un soutien moral aux soldats en leur écrivant.
Le programme
Tout au long du week-end, le festival propose une série d'événements pour explorer la thématique des femmes en temps de guerre. Expositions photographiques, projections de documentaires, de films et de séries, conférences, tables rondes, ateliers interactifs et rencontres, notamment avec le sergent Cyrielle Sicard, soldat de l’image.
Exemple de projection, le film Les gardiennes, de Xavier Beauvois, avec Nathalie Baye et Laura Smet, ce samedi 9 novembre 2024 à 18h30 à la salle polyvalente de Souchez. Ce long-métrage, adapté du roman d'Ernest Pérochon, relate l'histoire des femmes qui ont pris la relève des hommes partis au front en 1915. Le réalisateur natif d'Auchel avait toujours rêvé de réaliser un film de guerre.
On parlait souvent des poilus mais on n’a pas assez rendu hommage aux femmes, à mon avis.
Xavier BeauvoisRéalisateur du film "Les gardiennes"
"Parler du rôle des femmes était une idée de ma productrice Sylvie Pialat, raconte le réalisateur de Des hommes et des dieux. Je voulais mettre en valeur les détails de l’arrière du front. Les femmes étaient alors partout : elles ont fabriqué des trains, des tramways… On ne se rend pas compte de tout ce qu’elles ont fait. On parlait souvent des poilus, mais on n’a pas assez rendu hommage aux femmes, à mon avis."
La projection sera suivie d'un échange avec Candice Grelaud, doctorante en histoire contemporaine à Lyon. Elle mène une thèse intitulée La Première Guerre mondiale dans les familles de cultivateurs françaises.
Un vidéo mapping à 360 degrés sur l'Anneau de la Mémoire
À ne pas manquer lundi soir, un vidéo mapping Ellipse à 360 degrés sur l’Anneau de la Mémoire pour célébrer les dix ans de ce lieu unique au monde. Sur cet anneau, sont inscrits près de 580 000 noms de soldats tombés sur le sol du Nord et du Pas-de-Calais pendant la Grande Guerre. Lundi 11 novembre, comme en 2018, 15 noms seront ajoutés en présence des familles.
Situé sur la colline de Notre-Dame-de-Lorette à Ablain-Saint-Nazaire, cet anneau de 345 mètres de circonférence se prête parfaitement à une projection panoramique qui exploite sa forme circulaire. La surface lisse et uniforme devient un écran géant sur lequel des images, des animations et des effets visuels peuvent être projetés de manière continue, créant une narration fluide et sans couture qui cerne complètement le public.
Un éclairage sur les défis contemporains
Le festival ne se limite pas à l'histoire, mais établit également des parallèles avec les situations contemporaines. Il souligne comment les conflits armés exacerbent encore aujourd'hui les inégalités de genre et augmentent la vulnérabilité des femmes.
Les femmes continuent de payer un lourd tribut lors des guerres modernes : augmentation des violences sexuelles utilisées comme tactique de guerre, accès limité aux services essentiels, risques accrus de pauvreté et de déplacement forcé.
Le festival propose des pass pour un ou plusieurs jours. Toute la programmation est gratuite mais la réservation est obligatoire.