Depuis novembre 2020, le comité pour l'autonomie d'Hardelot milite pour l'autonomie de la station balnéaire vis-à-vis de Neufchâtel. L'idée a recuillie 600 signatures via une pétition. Une étape déterminante qui pourrait conduire les habitants jusqu'à un référendum.
Il y a les Corses, les Bretons, les Basques... Et désormais, à une autre échelle, les Hardelotois. Seront-ils bientôt indépendants ? Depuis novembre dernier, une pétition circule pour demander une scission des deux communes entre Hardelot, la station balnéaire, et Neufchâtel, le bourg. Et récemment, la pétition a dépassé les 600 signatures. A l'initiative, Xavier Lebray, avocat et ancien conseiller municipal d'opposition. Concrétement, "il faut réveiller la belle endormie", selon les mots du "Comité pour l'autonomie d'Hardelot", créé pour l'occasion. Comprendre : certains habitants d'Hardelot réclament l'indépendance de la station balnéaire chic, par rapport à Neufchâtel. "C'est très sérieux et l'initiative est bien perçue par les habitants", témoignait Xavier Lebray en janvier dernier. La maire quant à elle, fustige la proposition. "On ne peut pas distinguer une partie de la commune d'une autre. Ce sont juste des quartiers différents avec leur propre identité. C'est aussi ce qui fait la richesse d'une commune", répond Paulette Juilien-Peuvion.
L'indépendance, est-ce possible ?
Sur le papier, l'idée est possible, mais la procédure prendra du temps. Le code général des collectivités territoriales permet ce type de "contestations relatives à la délimitations du territoire des communes". Alors, pour rendre ce projet d'autonomie concret, il fallait réunir les signatures d'un tiers des électeurs inscrits à Hardelot... soit 600 personnes. Lancé en novembre 2020, c'est donc une première victoire pour le comité. Le 17 juin dernier, ces 600 signataires ont été présentés à la sous-préfète de Boulogne-sur-Mer, Dominique Consille. "On a prouvé, à cette occasion, notre sérieux", se félicite Xavier Lebray.
Dès lors, une procédure administrative pourrait être engagée. Si dans un an, le comité est dans la capacité de présenter de nouveau 600 signataires-électeurs d'Hardelot, la préfecture ouvrira une enquête publique et les habitants pourront ensuite être convoqués en vue d'un référendum. Et c'est tout ce qu'attend Xavier Lebray : "On n'a rien en commun avec Neufchâtel, c'est un rattachement administratif, basé sur aucune logique." Côté projet, le comité voudrait "favoriser l'emploi, l'accueil des jeunes, rendre le logement accessible, développer le tourisme dans un territoire où le potentiel est extrêmement fort."
A la mairie, on ne croit pas vraiment à une future indépendance. "Je rappelle quand même que si 30% des électeurs ont signé la pétition, la grande majorité, 70%, a refusé de le faire", conteste la maire. A la tête de la commune depuis quatre ans, Paulette Juilien-Peuvion doute que le projet puisse aboutir. "L'idée va à rebours de tout ce qui se fait. A l'heure où les autres communes mutualisent les budgets, parlent d'intercommunalités, nous on se séparerait ?" et d'ajouter, en conclusion : "le danger c'est de monter les gens les uns contre les autres. Moi, en tant que maire, je suis le garant du vivre ensemble."
Une querelle entre voisins, la première depuis 1954, année lors de laquelle le nom de la station balnéaire Hardelot-Plage fut ajouté à côté de celui de Neufchâtel. Tout un symbole aujourd'hui menacé.