Pas-de-Calais : week-end confiné, week-end vacciné

Dans le Pas-de-Calais ce week-end, débutent le confinement et une vaste opération de vaccination. Exemples à Saint-Omer et Lens. 

Le jeu de mots amuse ceux qui le partagent : le 62 serait devenu le département du "Pas-de-week-end". En effet, depuis ce vendredi 5 mars 18h, les habitants du département doivent rester chez eux, sauf pour les déplacements essentiels (courses alimentaires, visite chez un médecin, motif impérieux ou encore promenade d’une heure maximum dans un rayon de 5 kilomètres autour du domicile), jusqu'à lundi matin, 6h.

Une troisième nuance de confinement, après celles de mars et novembre 2020, qui doit s'appliquer pour les quatre week-ends de mars, soit jusqu'au 28 du mois. Le Pas-de-Calais est l'unique département de France métropolitaine à subir ce régime (Mayotte est également en confinement), puisque dans les Alpes-Maritimes et le Nord, seules Nice, Dunkerque et leurs agglomérations sont concernées. 

Les mesures ont été prises pour tenter de freiner l'épidémie qui a empiré depuis un mois. A Saint-Omer, par exemple, le taux d'incidence a dépassé les 534 cas pour 100 000 habitants. Un indicateur plus de deux fois supérieur à la moyenne nationale. Plus généralement, dans les services hospitaliers du département, près de 100% des lits de réanimation disponibles sont occupés.

A la sortie du marché de Saint-Omer ce samedi 6 mars, les habitants témoignaient d'une certaine lassitude : "on comprend mais c'est difficile psychologiquement", "je suis usé après un an de Covid" , "s'il faut le faire, on obéit pour s'en sortir le plus rapidement possible", "c'est ridicule pour les villages qui sont à la frontière avec le Nord" : voilà le genre de réactions recueillies. Parmi les stands, on n'y trouvait pas de vêtements ni de fleurs puisque seuls les produits considérés comme essentiels étaient autorisés à la vente.

10 000 doses à injecter durant le week-end

En contrepartie de ce nouvel effort, 10 000 doses de vaccin pour le département ont été livrées et doivent être injectées sur l'ensemble du week-end. A Lens par exemple, les locaux affluaient pour se faire vacciner à la halle Bertinchamps. Ce nouveau centre, qui a ouvert avec deux jours d'avance, a reçu près de 1 000 doses du vaccin Pfizer à injecter en deux jours. A Boulogne-sur-Mer, Calais et Béthune, trois centres de vaccination XXL ont ouvert pour écouler les doses. 

"Nous avons mis en place le centre très rapidement et l'installation est fluide. Les gens sont contents d'être vaccinés et les soignants sont satisfaits de vacciner", se réjouit Romain Majchrzak, médecin généraliste et coordinateur du centre lensois. Pour y arriver, il a fallu doubler les capacités du centre et mobiliser une soixantaine de personnes pour le week-end.

Il manque encore 10 000 doses, le confinement d'un département vaut au moins cela.

Le maire de Lens, Sylvain Robert.

C'est que l'attente était forte comme l'explique Nathalie Pierru, cadre de santé à hôpital de Lens. "Nous étions envahis d'appels sur le standard téléphonique. Cinq personnes s'occupaient de répondre aux gens pour leur dire que leur demande avait été prise en compte mais qu'on ne pouvait pas la satisfaire immédiatemment".

Au 3 mars, dans le Pas-de-Calais, 3,78% des habitants (soit 82 000 environ) avaient reçu une première dose de vaccin, soit un point de moins que la moyenne nationale, qui s’élève à 4,84%. L'envoi de ces 10 000 doses supplémentaires est donc trop tardif selon le maire (PS) de Lens, Sylvain Robert : "nous avions alerté il y a quelques semaines en disant que notre département n'était pas traité de la même façon que les autres et que l'on recevait moins de doses. Cette disparité a eu des conséquences. Si ces doses étaient arrivées il y a trois semaines, nous n'aurions pas été obligés de confiner". Il conclut : "il nous en manque encore 10 000, le confinement d'un département vaut au moins cela".

 

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